Un petit CR comme j'aime les écrire. pour vous donner, avec un peu de recul, quelques éléments d'explication sur ce que beaucoup considèrent comme une bonne
performance de ma part.
Dès la
première étape, j'ai adopté un rythme de course prudent, surtout lors du prologue - partie non chronométrée nous menant de
Roscoff à
Saint-Pol de Léon lieu du véritable départ de la Transe Gaule - où j'en ai profité pour déstresser, effectuer des réglages de chaussures, de ceinture porte gourdes, de tenue, m'arrêter
plusieurs fois uriner, bien m'hydrater... et vérifier si le cardio ne s'emballait pas dans les côtes.
45' pour effectuer les quelques
6km à peine mais assez vallonnés et courus sous un reste de tempête avec quelques risques de pluie résiduelle. Le cardio a indiqué 107 bpm de moyenne
avec un maxi de 128 bpm. 381 Kcal d'énergie dépensée, qu'il fallait retrouver en s'alimentant juste avant le vrai départ.
A
Saint-Pol de Léon, un quart d'heure de battement avant le départ pour rallier
Plounévézel, sur
62km, me permit de refaire le
plein de mes deux bouteilles de 50cl en eau dans lesquelles j'ajoutai 3 sucres. Je grignotai aussi quelques barres énergétiques avant cette longue journée qui m'attendait.
Dans quel état d'esprit étais-je à cet instant ? J'étais serein bien qu'un peu impatient de voir quelle stratégie j'allais adopter. J'avais le choix entre alterner course et marche d'une part,
courir et ne marcher que dans les pentes les plus raides dans un second scénario ou aller plus vite que l'an passé mais au risque de me blesser dans une troisième option.
On verrait bien tout ça après les premiers kilomètres.
Jusqu'à Penzé, sur une partie du parcours du semi-marathon Saint-Pol/Morlaix, j'ai couru à mon rythme sans chercher ni à rattraper ni à doubler les différents coureurs qui s'étaient regroupés qui
par deux qui par trois afin de trouver la route moins longue. Mais rendu à Penzé (km11), connaissant la proximité du point de ravitaillement, je décidai de profiter de la côte sévère à la sortie du
village pour placer une accélération qui me fit me retrouver seul au ravitaillement. Je savais que si je m'étais retrouvé avec d'autres coureurs j'aurais discuté plus longtemps et
j'aurais fait route avec eux sans être à mon rythme, mais au leur. Je repartis donc rapidement après avoir refait le plein de mes bouteilles, pris une bananes et deux gâteaux secs. Je
mangeais tout en courant, profitant de quelques côtes pour marcher un peu. C'est ainsi que je continuai mon chemin, via Pleyber-Christ et Berrien. 3 km plus loin, se situait le ravitaillement
4, celui où je rattrapais Werner, le vainqueur de l'an passé, accompagné de son ami coureur Olaf. Werner souffrait d'une épine calcanéenne, ce qui ne l'empêchera pas d'aller au bout, lui aussi de
sa troisième Transe Gaule. Je continuai sur ma lancée, les laissant à leurs petits bobos. A ce stade de la course, je possédais plus de 20 minutes d'avance sur le chrono de l'an dernier.
La météo, qui avait été plutôt clémente jusque-là, malgré les risques de tempête annoncés, avait été une alliée et je pris la décision de me débarrasser de mon poncho certes ultra léger mais
quand même un peu encombrant à tenir dans les mains surtout quand j'avais déjà mes deux bouteilles et des barres énergétiques. Bien mal m'en a pris car un quart d'heure plus tard je reçus une
douche du tonnerre. En cinq minutes j'étais trempé de la tête aux pieds, les runnings faisaient "Flic, flac, floc" à chaque pas. J'étais bien avancé ! Je fus donc contraint de réduire mon allure.
Une fois l'averse passée, j'aperçus au loin une silhouette qui ne m'étais pas inconnue : c'était Thierry Viaux, mon homonyme et néanmoins ami et voisin, lui aussi Transe Gaulois étoilé de la
promotion 2006. Il me demanda si j'acceptais qu'il m'accompagnât sur les dix derniers kilomètres de l'étape, après en avoir fait la demande à Jean-Benoît, l'organisateur de la course, j'acceptai
avec plaisir.
Nous nous fîmes rattraper par Gwenaël Quéant que je trouvais un peu rapide pour une première étape et que je laissais filer en me disant que ça ne servait à rien de se griller et de risquer la
blessure pour une question d'orgueil qui m'aurait fait m'accrocher à la 11ème place que j'occupais sans le savoir jusqu'alors.
A cinq kilomètres du but, Thierry et moi nour fîmes arroser une seconde fois par une belle averse alors que je commençais tout juste à sécher.
J'arrivai à Plounévézel, terme de cette premièreétape en
12ème position, dans un temps de
7h08'41", soit
presque 35' de moins qu'en 2006.
En consultant le cardio, je me rendis compte que j'avais été moins haut que l'an dernier :
1
|
FC moy
|
FC max
|
dépense énergétique (Kcal)
|
temps passé au-dessus de 123bpm
|
temps passé au-dessus de 148bpm
|
2006
|
141
|
159
|
6698
|
7h04'>123
|
1h51'>148
|
2007
|
136
|
158
|
5741
|
5h57'>123
|
0h37'>148
|
Globalement, cette première étape m'apprit beaucoup sur mon état de forme. Il faudrait confirmer cela demain et rester à l'écoute des sensations.
Comparatif de la première étape :
TG 2005
|
62 km
|
7h31'57"
|
11ème/24
|
V=8,231
|
C=11ème
|
TG 2006
|
62 km
|
7h43'18"
|
23ème/37
|
V=8,029
|
C=23ème
|
TG 2007
|
62 km
|
7h08'41"
|
12ème/40
|
V=8,678
|
C=12ème
|
Deuxième étape, de
Plounévézel à Pontivy,
64km.
Le départ fut donné à 6h31 précises. La météo prévue pour ce jour ne laissait pas grand espoir d'avoir du beau temps. Les risques de précipitations étaient importants. On verra bien quand ça
arrivera.
Fidèle à ma ligne de conduite prudente, je m'élançai relativement lentement, laissant le soin aux "cadors" d'allumer dès le départ. Comme disent les gens du coin : "C'est à la fin de la foire qu'on
compte les bouses." En d'autres termes, on fera un premier petit bilan ce soir, et l'objectif primordial est quand même d'arriver à Gruissan-Plage le 1er septembre.
Surprise peu avant Carhaix, je me fis dépasser par deux missiles lancés à vive allure dans la descente : Sigrid, l'Allemande et Jean-Claude Arzel au look peu en rapport avec les courses d'ultra.
Peu de temps après, les choses redevinrent "normales" et une première hiérarchie s'installa. Je doublai quelques coureurs partis, à mon avis, un peu trop rapidement, et d'autres furent rattrapés au
fil des kilomètres. D'ailleurs, ce sera une constante pour les 8 premières étapes, je doublerai chaque jour à peu près dans le même ordre : Klaus, Bram, Gilbert, Dietrich et Olaf. Bram, le
Hollandais, qui, à chaque fois que je le rattrapais, me disait que je faisais mon fitness, allusion à mes deux bouteilles solidement attachées à mes deux mains, Olaf qui se réjouissait de constater
que tous les jours l'heure du dépassement se faisait de plus en plus tardivement, Dietrich qui me souriait alors que je lui glissais un petit "Wie geht es dir Heute?" tout en le doublant et en lui
disant "Es geht mir gut auch", Gilbert, le métronome montagnard réglé sur du 8km/h lors de toutes les étapes et qui ira jusqu'au bout sans faiblir bien au contraire se fiant au plan de route qu'il
s'était fixé et qu'il portait sur lui avec le profil de l'étape, Klaus, un peu moins bavard que l'année précédente mais qui avait le temps de me lancer un petit "Bonjour, je m'appelle Klaus et je
vais bien !" avec son petit accent allemand ... Tous ces instants resteront gravés dans ma mémoire.
Je me souvenais parfaitement de cette étape et de la portion le long du canal de Nantes à Brest de 9km. Avec Daniel Müller*****, nous nous sommes retrouvés à différents moments de cette étape et
pas très loin de l'arrivée, nous décidâmes de finir ensemble. J'eus un peu de mal à le suivre sur la fin, aux abord de Pontivy, mais il se mit à ralentir pour m'attendre et nous franchîmes la ligne
d'arrivée en même temps à la
11ème place dans le temps de
7h09'09". La météo, au bout du compte avait été
clémente; point de pluie contrairement aux prévisions, pas trop de chaleur, sauf à l'heure de l'arrivée où l'ombre se faisait plus rare.
Bilan après consultation du cardio :
2
|
FC moy
|
FC max
|
dépense énergétique (Kcal)
|
temps passé au-dessus de 123bpm
|
temps passé au-dessus de 148bpm
|
2006
|
126
|
156
|
5624
|
5h07'
|
0h02'
|
2007
|
119
|
138
|
4574
|
1h53'
|
0h00'
|
TG 2005
|
64 km
|
7h39'50"
|
11/24
|
V=8,351
|
C=12/24
T=15h11'47"
|
TG 2006
|
64 km
|
7h42'59"
|
17/37
|
V=8,294
|
C=22/37
T=15h26'17"
|
TG 2007
|
64 km
|
7h09'09"
|
11/40
|
V=8,948
|
C=12/40
T=14h17'50"
|
La longue
troisième étape,
Pontivy-Guer, celle du moment de vérité qui orientera la TG soit vers une grosse galère soit vers des moments
plus joyeux :
75km dont une fin sur une ancienne ligne de chemin de fer transformée en chemin et piste de randonnée.
Le départ à 6h39' laissait augurer une arrivée aux alentours de 15h30/16h si tout se passait bien pour moi, c'est à dire si je n'avais pas de douleurs et si je ne recevais pas trop de pluie. La
météo annoncée n'était encore pas très bonne, mais nous partîmes sous un ciel assez dégagé dans une athmosphère fraîche pour une mi-août (12°).
Je démarrai fidèle à ma ligne de conduite, prudent, laissant à l'organisme le temps de se chauffer, puis j'adoptai après une dizaine de kilomètres de course un rythme plus soutenu tout en étant
contrôlé, aux alentours de 9km/h de moyenne. Noyal-Pontivy, Rohan, Les Forges, Lanouée, La Grée Saint-Laurent, Helléan furent traversés les uns après les autres en gérant course et
ravitaillements. Le véritable début des difficultés allait arriver au moment de traverser Ploërmel. Une ville importante, moyenne ou grande, nécessite toujours plus d'attention de notre part car
le risque de s'y tromper de route est plus important. La baisse de rythme avec les différents carrefours à traverser et les nombreuses montées et descentes de trottoirs font vite passer
l'organisme de l'endurance fondamentale à la résistance si l'on n'y prête garde. Connaissant ce genre de ressenti, j'ai effectué une traversée assez rapide, sachant m'orienter et retrouver d'un
coup d'oeil mon itinéraire afin d'atteindre la sortie de la ville sans fatigue supplémentaire.
A ce moment, il ne restait plus qu'une vingtaine de kilomètres à courir dont une longue partie sur le chemin remplaçant la voie ferrée. J'y entrai seul, loin derrière Daniel qui possédait environ
3km d'avance et que je ne pouvais apercevoir même sur les longues portions droites de cette voie. Deux ravitaillements venaient en briser la monotonie. Mon rythme était régulier, mais mon
attention décuplée : il ne faudrait pas se faire une entorse ou chuter en trébuchant sur une racine. Lorsque je sortis du chemin pour effectuer les 300 derniers mètres sur le bitume, j'étais
content car cette longue étape était terminée et s'était globalement dérulée sans encombre. Mon chrono de 8h34'15" me convenait parfaitement ainsi
que ma 12ème place. L'objectif de cette Transe Gaule en terme de classement était de faire une place de mieux que l'an dernier, c'est à dire 14ème.
C'était bien parti. De plus, comme j'étais arrivé à 15h15', je gagnai trois-quarts d'heure de repos supplémentaires. Le temps était resté sec toute la journée, le linge n'était pas trop sale,
donc la lessive ne prendrait pas trop sur mon temps de récupération : c'était une journée de tout bonus. Hélas, deux coureurs durent abandonner, l'un sur blessure trop importante (hernie
inguinale) pour continuer sans se mettre en danger, l'autre par méconnaissance de ses propres capacités à endurer la douleur. Je reste persuadé que s'il avait géré ses douleurs quelques jours en
restant calé au fond du peloton, il se serait refait une santé. Mais sur un coup de tête, c'est une décision facile à prendre et qu'on regrette vite. Souhaitons-leur de revenir et de
réussir une prochaine fois.
3
|
FC moy
|
FC max
|
dépense énergétique (Kcal)
|
temps passé au-dessus de 123bpm
|
temps passé au-dessus de 148bpm
|
2006
|
119
|
142
|
6157
|
2h16'
|
0h00'
|
2007
|
118
|
138
|
5353
|
1h43'
|
0h00'
|
TG 2005
|
75 km
|
9h17'02"
|
14/24
|
V=8,079
|
C= 12/24
T=24h28'49"
|
TG 2006
|
75 km
|
9h24'50"
|
23/37
|
V=7,967
|
C=21/37
T=24h51'07"
|
TG 2007
|
75 km
|
8h34'15"
|
12/38
|
V=8,750
|
C=12/38
T=22h52'05"
|
Quatrième étape : Guer-Châteaubriant, 67km en réalité pour raison de modification du lieu
d'arrivée. Ce km en moins, de toute façon on l'aurait en plus le lendemain !
J'arrivai dans mon "pays", mon département, et je me doutais bien (ou j'espérais) que j'allais voir des gens qui me connaissent.
La météo encore une fois fut plus pessimiste qu'en réalité, comme la veille, on nous avait annoncé des risques de pluie, mais en réalité, juste un petit passage de bruine vers la fin de course
avec un vent assez soutenu qui était apparu vers la mi-journée.
Cette étape, mentalement je l'avais découpée en trois parties : une qui va jusqu'à Messac (km27), une autre jusqu'à Sion les Mines (km50) et la dernière jusqu'à l'arrivée et la longue route entre
Saint-Aubin des Châteaux et Châteaubriant.
Je me retrouvai vite en compagnie de Daniel Müller***** avec qui je courus jusqu'à Guipry. Mais à cet endroit, il devait impérativement stopper pour une envie pressante si bien que je continuai
ma route sans l'attendre. Il finirait bien par me rattraper, lui qui a l'habitude de mieux finir les étapes que moi.
Je courus le reste de l'étape seul, rattrapant Gérard Habasque, blessé, au dernier ravitaillement, et je me fit quand même reprendre par Damiel à 1km de l'arrivée, où cette fois-ci c'est moi qui
dus ralentir afin que nous franchissions la ligne d'arrivée ensemble. 9ème ex-aequo en 7h34'24", ça m'allait parfaitement. J'avais encore gagné du
temps sur l'an passé (plus d'1h06').
Deux mauvaises nouvelles arrivèrent pendant le temps de repos : l'abandon, toutefois non surprenant, de Jean Claude Arzel, et la probable arrivée hors délais de Jacques Sirat qui avait pourtant
terminé les trois premières étapes à la troisième place. Une blessure à une cheville contractée la veille l'avait contraint à galérer toute la journée. J'étais triste pour lui qui déjà l'an
dernier avait dû nous quitter trop tôt.
J'eus, comme espéré, de la visite. Deux athlètes de la région, connus pour leurs bons classements dans les compétitions régionales, sont venus sur la ligne d'arrivée et nous avons discuté un peu
des différences entre ce genre de course et les traditionnels marathons ou autres 100km.
Mon frère vînt aussi me rendre une petite visite : comme c'était son anniversaire, je le lui fêtai et lui offris un T-shirt de la TG. Il devait repartir assez tôt mais il me promit de venir me
voir à l'étape de Peyrelevade, le week-end prochain. Content.
Le soir, comme il y avait un supermarché juste à côté de la salle de la Foire de Béré où nous étions hébergés, j'allai faire quelques courses afin de remplir le sac de goûters et autres barres
énergétiques, cakes, boissons, et j'en profitai pour m'acheter de quoi dîner pour sortir du sacro-saint Bolino que j'aurais l'occasion de pouvoir déguster lors d'autres soirées étapes.
4
|
FC moy
|
FC max
|
dépense énergétique (Kcal)
|
temps passé au-dessus de 123bpm
|
temps passé au-dessus de 148bpm
|
2006
|
119
|
139
|
5649
|
2h25'
|
0h01'
|
2007
|
115
|
136
|
4516
|
0h34'30"
|
0h00'
|
TG 2005
|
68 km
|
8h14'55"
|
11/24
|
V=8,244
|
C= 12/24
T=32h43'44"
|
TG 2006
|
68 km
|
8h40'59"
|
24/36
|
V=7,831
|
C=23/36
T=33h32'06"
|
TG 2007
|
67 km
|
7h34'24"
|
9/36
|
V=8,847
|
C=11/36
T=30h26'29"
|
La
cinquième étape, dont le départ fut donné du site de la Foire de Béré à
Châteaubriant, nous proposait
70
kilomètres à travers les deux départements où j'ai résidé : la Loire-Atlantique et le Maine et Loire. L'arrivée se situait à
Saint-Georges sur Loire. Nul doute que j'allais
m'y sentir chez moi et que j'allais encore avoir des visites, certaines prévues et d'autres non.
6h38' le départ fut donné, il faisait encore un peu nuit, mais on sentait que le jour ne demandait qu'à se lever. Les premiers hectomètres furent courus à l'entrée de la ville, là où on
aurait dû continuer si l'on avait fait comme l'an dernier. 12'40" pour atteindre l'ancienne ligne d'arrivée, le compte de Jean-Benoît s'avérait un peu court en ce qui concernait l'allongement de
l'étape que je fixais mentalement à +1,5km. Mais tant pis, on en avait économisé autant la veille. La sortie de la ville fut longue, mais pas trop difficile. Je pensais à Frédéric Morand qui avait
abandonné l'an dernier ici-même et qui cette année semblait avoir exorcisé sa mésaventure. Je souhaitais vivement le voir ce soir après l'arrivée.
Erbray fut traversée après 1h15' de course soit avec 7 à 8' de plus que lors des précédentes éditions, mais cela était dû aux 1,5km supplémentaires du départ. A Petit-Auverné ainsi qu'à
Saint-Sulpice des Landes, passés en 1h53' et 2h45' (km16,5 et km 23,5) je ne m'étais pas encore vraiment repris du temps, mais je savais que j'allais plus vite. J'avais profité de toute la
partie peu vallonnée du début d'étape pour bien régler mon allure.
A Freigné, au ravitaillement, j'aperçus ma petite famille, ma femme et mon fils. Ils m'attendaient. Je leur fis rapidement un petit bisou et repartis après m'être bien ravitaillé. La partie
vallonnée commençait et je comptais alors de l'avance sur mes temps passés et ne souhaitais pas la perdre. Les côtes ne se passèrent pas trop bien, m'obligeant à alterner course et marche afin de
ne pas monter trop au-delà des limites cardiaques que je m'étais fixées. Je ne dépassais pas 135 alors que jusque-là je n'avais jamais été au-dessus de 126.
J'attendais de passer La Cornuaille (km45,5) pour commencer mon décompte mental : plus que 25km soit 2 h 45 à 3h sachant que le relief était plutôt "houleux" avec des successions de fortes côtes et
de fortes descentes. De temps à autres, je me faisais doubler par ma voiture conduite par Pascale qui m'encourageait. Je connaissais cette partie du parcours non seulement pour l'avoir
déjà faite deux fois, mais aussi parce que j'étais venu en juin courir les 100km du Loire-Béconnais qui empruntait certaines de ces difficultés. Villemoisan et son ravito furent atteints
en 6h12' (pour 55,5km) mais ni mon fils ni ma femme ne m'y avaient attendu. J'en appris la raison qui me fit bien rigoler : Gilles, l'accompagnateur de Raymond Brandhonneur avait fermé son véhicule
d'assistance en laissant les clés dedans ! Le ballot ! Heureusement, Pascale et mon fils s'arrêtèrent chez un agriculteur du coin afin de lui demander de l'aide. Ils retrouvèrent Gilles avec un
bout de fil de fer et réussirent à ouvrir le camion. Cela m'avait fait une petite distraction. J'avais oublié Olaf, l'Allemand que j'avais rattrapé peu avant et qui était resté un peu plus
longtemps que moi au ravitaillement. Il était content, car chaque jour je le dépassais de plus en plus tard sur le parcours : aujourd'hui au km55, alors que les jours précédents cela avait été au
km 33, puis au km 40.
J'arrivai à Saint-Augustin des Bois pour le dernier ravitaillement et peu après j'aperçus Diogène, un des membres les plus actifs du forum de Bruno Heubi. Il avait le bras dans le plâtre, enfin
plutôt maintenu par une coque de résine. Il me demanda s'il pouvait faire quelques kilomètres pour m'accompagner ce que j'acceptais avec plaisir.
Il était prévu aussi que mon fils fasse les deux ou trois derniers kilomètres avec moi, quand nous serions sur la piste cyclable protégée d'avant Saint-Georges sur Loire le terme de cette
étape.
Nous terminâmes ensemble cette belle journée de course où la météo fut encore clémente, ni trop chaude, ni trop froide, sèche et pas trop venteuse.
8h05'55" pour 70km et des brouettes. Encore une heure de gagnée ! J'étais
10ème de l'étape et
devenais aussi 10ème au général en raison de la perte d'une place due à une blessure de Gérard Habasque.
14h45, c'est bien comme heure d'arrivée et la 5ème étape terminée, c'est la fin de la première semaine de course (en fait 5 jours, mais comme on était dimanche, le lendemain une nouvelle semaine
commençait).
Le bilan à ce stade de la compétition était très positif pour moi : pas de blessure, juste quelques douleurs inhérentes à cette accumulation de kilomètres, pas d'usure prématurée des semelles des
deux paires de runnings utilisées jusqu'alors en raison d'une foulée plus "aérienne" (on ne rigole pas ;-) ), du temps gagné en masse sans pour autant "piocher", une place au général
meilleure que celle espérée au départ, mon organisation était rôdée, j'avais plus de repos... Enfin, tout baignait. J'allais même pouvoir me reposer encore plus, puisque Pascale se proposait de
m'aider dans l'après-étape. J'en profitais également pour me débarrasser d'affaires qui étaient inutiles et qui n'avaient jamais servi depuis Roscoff. Du linge propre, des recharges de poudre
énergétique, des cakes, des gâteaux de riz, un Yop... le pied quoi !
Demain commencerait la phase 2 de la TG : le franchissement de la Loire et l'attaque des grandes plaines après un bref passage dans les côteaux du Layon. Je connaissais aussi très bien ce qui
allait arriver dans les trois prochains jours pour être allé reconnaître ces étapes une dizaine de jours avant le départ.
5
|
FC moy
|
FC max
|
dépense énergétique (Kcal)
|
temps passé au-dessus de 123bpm
|
temps passé au-dessus de 148bpm
|
2006
|
113
|
140
|
5324
|
0h24'
|
0h00'
|
2007
|
113
|
138
|
4659
|
0h40'30"
|
0h00'
|
TG 2005
|
69 km
|
8h32'54"
|
11/24
|
V=8,072
|
C= 12/24
T=41h16'38"
|
TG 2006
|
69 km
|
9h04'26"
|
26/35
|
V=7,604
|
C=24/35
T=42h36'32"
|
TG 2007
|
70 km
|
8h05'55"
|
10/36
|
V=8,643
|
C=10/36
T=38h32'24"
|
"Un nouveau jour se lève, enfin... "nouveau" est un grand mot,
Ils se ressemblent tellement tous qu'on n'fait plus gaffe aux alentours..."
Ce début de chanson de Keny Arkana me fait un peu penser à l'état d'âme dans lequel on peut se
trouver le matin quand les lumières des gymnases s'allument sur les coups de 5 heures.
"Des gens se bousculent, se marchent dessus, en fait
Mais ils ne se regardent plus, chacun reste dans sa tête..."
Chacun dans sa bulle se prépare mentalement à passer une longue journée, pas trop difficile pour certains, mais
galère pour d'autres. A la fatigue physique s'ajoute une certaine fatigue mentale amplifiée par l'inconnue que constitue chaque étape. Comment cela va-t-il se passer aujourd'hui ? Vais-je avoir de
nouvelles douleurs ? Celles dont je souffre actuellement vont-elles durer ou disparaître au bout d'un certain temps ?
Et là, on n'a pas le temps de cogiter, il faut se lever, aller prendre son petit déjeuner, ranger son barda, prévoir ... l'imprévu, prévoir ce soir, quand on arrivera afin de trouver chaque chose à
sa place dans le sac ou la valise.
Peu de bruit dans ces gymnases, le respect de l'autre, des autres et de leurs souffrances, de leur mal-être, font que chacun garde pour lui son impétuosité, son envie de se lâcher, de déconner une
dernière fois avant d'avaler son lot de kilomètres quotidiens. Je suis obligé de me retenir, moi qui aime bien de temps en temps
"dire une connerie" façon
Barthez.
Tiens, pour marquer le coup, parce qu'on attaquait
l'étape 6, celle qui menait de
Saint-Georges à Doué la Fontaine sur
53km, je décidai de changer de chaussures et de mettre pour la première fois depuis Roscoff mes Mizuno Nirvana 2 (N°4 car c'est la 4ème paire que je possède dans
cette série). Auparavant, j'avais couru avec des Mizuno Alchemy 6, deux paires en alternance, surtout une dans le cas d'une étape avec chemins et risques de pluie. Je n'oubliais pas de placer mes
semelles orthopédiques à l'intérieur de mes Nirvana. Pour les Alchemy, pas besoin de semelles orthopédiques en raison de leur contrôle de l'hyper-pronation.
A 6h40, nous quittions Saint-Georges sur Loire, dans la nuit finissante. Vers l'ouest le ciel semblait couvert tandis qu'à l'est le ciel dégagé laissait présager un superbe lever de soleil sur les
îles de Loire.
Je partis prudemment comme à mon habitude, sachant que j'avais 8km de plat pour me chauffer avant d'attaquer une longue montée vers les côteaux du Layon, région viticole dont nous avions pu
déguster la veille au soir le merveilleux vin sucré. Je me délectais du paysage lors de la traversée de Chalonnes sur Loire où j'avais résidé il y a 15 ou 16 ans, me rappelant les sorties matinales
d'entraînement alors que je n'avais que deux ou trois années de pratique. Aurais-je pensé à cette époque y passer à nouveau dans le cadre d'une grande aventure comme la TG ?
La montée vers la Haie longue fut régulière, ponctuée de périodes brèves de marche afin de faire baisser la FC, et quand j'atteignis le sommet, j'étais dans un bon tempo tout en ne dépassant pas
132 bpm. Seul hic : mes runnings qui "tapaient". Loin du confort des Alchemy, j'avais l'impression de ne plus avoir d'amorti, surtout quand vinrent les descentes. Au
ravitaillement de Saint-Aubin de Luigné, je refis le plein de tout ce que je prends d'habitude et je repartis à l'assaut des nombreuses bosses qui allaient ponctuer notre parcours pendant une
vingtaine de kilomètres au moins. La suite et la fin de cette étape seraient plus plates et mes petits tracas de chaussures finiraient bien pas se dissiper.
La météo restait sèche, malgré l'envahissement progressif du ciel par des nuages toujours plus nombreux et sombres.
Mes releveurs qui me titillaient un peu (mais pas assez pour que j'en parle auparavant lors des deux ou trois étapes précédentes) laissèrent place à un gène progressive sur les tendons d'Achille.
J'aurais l'air malin si je commençais à avoir des bobos. Ce n'était pas prévu dans le scénario idéal. Je décidai de rester prudent, à l'écoute mais sans trop focaliser sur ces désagréments qui
faisaient partie des risques encourus par l'accumulation des km.
La fin d'étape fut longue, mais ça allait. J'avais failli ajouter de la distance à l'étape en hésitant par deux fois sur l'itinéraire à prendre une fois entré dans Doué. Pourtant, j'étais déjà venu
sans encombre deux fois ici. J'aperçus le flèchage enfin pour franchir la ligne d'arrivée en
6h04'39", à la 11ème place. Cette fois-ci, Olaf n'avait
pas été dépassé : il était content. De plus, Ullrich arriva juste après moi, à moins de 2'. Il faudrait compter sur ces deux-là à l'avenir. Peut-être devrais-je perdre deux places au général s'ils
finissaient les prochaines étapes en trombe. Ce n'était pas le plus important pour moi, l'essentiel étant d'arriver à Gruissan.
Le temps d'ouvrir mon panaché habituel des fins d'étapes, et il se mit à pleuvoir, doucement au début, le temps que j'aille au gymnase, puis de plus en plus fort. J'étais à l'abri, mais je pensais
à tous les autres concurrents encore sur les routes.
La pluie ne cessa pas avant 19 h, elle avait commencé vers 12h45. Elle tomba sans discontinuer pendant tout ce temps parfois forte parfois très forte. Heureusement que j'avais trouvé un endroit
abrité pour étendre mon linge !
Je me dépêchais de tout préparer pour le lendemain afin de me reposer et de dormir un peu. Quand il pleut, il fait aussi plus frais dans les salles donc le meilleur moyen d'être au chaud c'est
d'aller dans son duvet. J'avais auparavant pris une bonne collation tout en discutant avec les coureurs allemands à qui je prêtais mon dictionnaire Français-Allemand.
6
|
FC moy
|
FC max
|
dépense énergétique (Kcal)
|
temps passé au-dessus de 123bpm
|
temps passé au-dessus de 148bpm
|
2006
|
112
|
138
|
4026
|
0h45'
|
0h00'
|
2007
|
112
|
137
|
3385
|
0h39'30"
|
0h00'
|
TG 2005
|
53 km
|
6h34'51"
|
15/24
|
V=8,054
|
C= 12/24
T=47h51'29"
|
TG 2006
|
53 km
|
6h59'14"
|
27/34
|
V=7,585
|
C=24/34
T=49h35'46"
|
TG 2007
|
53 km
|
6h04'39"
|
11/36
|
V=8,721
|
C=10/36
T=44h37'03"
|
Etait-ce pour me remercier du prêt du dictionnaire que le lendemain les coureurs allemands passèrent à l'attaque ? En tout cas, la
7ème
étape aura été l'étape "déclic".
Elle nous menait de
Doué la Fontaine à Monts sur Guesnes, sur
58km. J'avais révisé cette étape et appris à
conjuguer à tous les temps "courir sur la D14". On allait faire sa connaissance au km33 et ne plus la quitter sur une vingtaine de km avant d'emprunter
une voie verte, ancienne voie de chemin de fer. Et le lendemain, on remettrait ça sur une cinquantaine de km. Interminable la D14 ? C'est peu dire !
Je remis mes Mizuno Alchemy, rangeant les Nirvana pour de bon : elles me serviraient en cas d'urgence, si les deux autres paires étaient trop mouillées.
Le début de l'étape fut magnifique, une fois sortis de Doué, lorsque nous évitâmes la grande route pour cheminer sur une petite route tranquille puis sur des chemins entre des vignes et des forêts.
Au sortir de cette partie, aussi nommée voie Bonnot, du nom d'un illustre Transe Gaulois local promotion 2005, le majestueux château de Montreuil Bellay apparut. La traversée de Montreuil se
déroula bien et je continuai mon petit bonhomme de chemin pendant encore une quinzaine de km. Peu à peu, je sentais que je n'avais pas trop de jambes : ça arrive les jours sans, mais aujourd'hui,
ça tombait mal car c'est une étape dont je sais la fin difficile car monotone (la D14 :-( ). Les coureurs allemands proches au général (Olaf, Klaus, Ullrich) en profitèrent pour me
dépasser et pour essayer de creuser l'écar, enfin, c'est le genre de pensées que je m'étais mis en tête. Tant pis, je n'avais pas la cylindrée pour suivre; j'optais donc pour la conduite prudente
et pour assurer l'arrivée. Une nouvelle fois, la météo alarmiste s'était trompée : nous eûmes du temps agréable, gris avec des éclaircies, en fait, un temps presque parfait pour courir.
Lorsque j'arrivai, j'étais
13ème, en 6h27'49" (encore 57' de gagnées !). J'avais perdu plus de 20' sur mes compagnons allemands, mais peu importait,
l'essentiel avait été atteint.
7
|
FC moy
|
FC max
|
dépense énergétique (Kcal)
|
temps passé au-dessus de 123bpm
|
temps passé au-dessus de 148bpm
|
2006
|
116
|
139
|
4625
|
1h12'
|
0h00'
|
2007
|
113
|
140
|
3726
|
0h24'
|
0h00'
|
TG 2005
|
58 km
|
7h02'42"
|
15/24
|
V=8,091
|
C= 14/24
T=54h54'11"
|
TG 2006
|
58 km
|
7h24'50"
|
20/32
|
V=7,823
|
C=22/32
T=57h00'36"
|
TG 2007
|
58 km
|
6h27'49"
|
13/36
|
V=8,973
|
C=10/36
T=51h04'52"
|
8ème étape, Monts sur Guesnes-Angles sur l'Anglins, 63km.
Le départ fut donné à 6h36 précises sous un temps couvert, avec un brouillard à peine frais, une grisaille qui laissait présager quelques précipitations avant la fin de la course.
Les premiers hectomètres pour rejoindre la D14 m'indiquèrent qu'il faudrait compter avec quelques petites douleurs que j'avais apprivoisées depuis quelques étapes : extenseur des orteils du pied
droit + tendon d'Achille droit. Une fois la partie d'échauffement passée, on verrait bien si le rythme pourrait être ou non plus soutenu comme envisagé la veille.
Je déclinais ma D14, consultant à chaque borne kilométrique mon temps au kilomètre, passais à Berhegon en 30' (km4), à Orches en 1h01' (km9), à Sossais en 1h39' (km15) puis à Thuré en 2h19'
(km22).
Châtellerault approchait, je fus rejoint par Ullrich avec qui je traversais la ville, lui servant de guide puisque je connaissais déjà les lieux. Après la grande ville, retour sur la D14 et la
campagne : champs de melons, de maïs... J'étais de nouveau seul, ayant lâché Ullrich;
Targé (3h51' pour 33km), où je doublais Stéphane Pélissier, blessé et contraint à adopter une cadence peu en rapport avec son classement (2ème au général à ce moment de la TG), Senillé, où je
commençais à rencontrer la pluie, puis la longue arrivée à Pleumartin ( en 5h16' pour 51km). Au ravitaillement, comme j'allais bien malgré la pluie, je me mis à chantonner "Il pleut, il pleut
Martin...", oui, je sais, ce n'est pas très drôle, mais celle-là je ne pouvais pas la rater !
Je repartais boosté par le fait de connaître mon avance sur certains de mes poursuivants et avec qui j'avais envie de creuser les écarts pour rattraper le temps "perdu" de la veille.
Ullrich me reprit à 5 km de l'arrivée et nous décidâmes de terminer l'étape ensemble, heureusement pour moi car s'il l'avait voulu, il m'aurait déposé sur place et pris plusieurs minutes. Mais sa
façon de gérer la course est aussi sage que la mienne (voire plus) et il s'est rendu compte que de grapiller 2 ou 3' ne servait à rien sinon à se fatiguer prématurément.
Nous arrivâmes ensemble à la 8ème place ex-aequo en 6h40'37".
J'étais satisfait de mon étape, ayant repris 20' à Daniel qui encore une fois me dira "Aujourd'hui je me suis bien reposé" ce qui avait le don de me titiller, moi qui avais un peu "tapé dedans"
et qui ne cachais pas que je recommencerai le lendemain si les jambes me le permettaient. Olaf, blessé par sa course de la veille avec de nouvelles chaussures peu adaptées à la course à pied,
perdit 1h.
A Angles sur l'Anglins, une difficile période d'après étape m'attendait : il pleuvait, il n'y avait pas de douches, juste un tuyau d'arrosage dans le jardin qui jouxte la salle des fêtes dans
laquelle nous étions hébergés, pas beaucoup de surface d'étendage pour le linge qui, je me demandais, allait-il pouvoir sécher ?
Enfin, au bout de mes petits tracas d'intendance, je repris l'envie d'aller me dégourdir les cannes en faisant un petit tour dans le village, surtout pour manger un petit quelque chose qui me
changerait des Bolinos.
Avec Damien, nous allâmes dans un café-brasserie qui nous servit un plat du jour avec des frites ainsi qu'un panaché (ou plutôt plusieurs). Nous étions situés juste sur la place du village où
après un dernier virage il faut descendre une pente raide afin d'atteindre l'arrivée.
Le soir, une équipe de télé était annoncée (France 2). Elle devait rester sur la course le lendemain afin d'y effectuer un reportage, tout comme TF1 l'avait fait la semaine précédente.
Bilan de ma journée :
8
|
FC moy
|
FC max
|
dépense énergétique (Kcal)
|
temps passé au-dessus de 123bpm
|
temps passé au-dessus de 148bpm
|
2006
|
113
|
141
|
4867
|
0h43'
|
0h00'
|
2007
|
120
|
153
|
4298
|
2h31'
|
0h00'20"
|
TG 2005
|
63 km
|
7h54'08"
|
14/24
|
V=7,972
|
C= 14/24
T=62h48'19"
|
TG 2006
|
63 km
|
8h12'02"
|
20/32
|
V=7,682
|
C=21/31
T=65h12'38"
|
TG 2007
|
63 km
|
6h40'37"
|
8/36
|
V=9,435
|
C=10/36
T=57h45'29"
|
9ème étape,
Angles sur l'Anglins- Saint-Sulpice les Feuilles,
69km.
Cette étape devait nous faire franchir la mi-course, au km 57, soit 585km depuis Roscoff. Je me souvenais très bien m'être arrêté prendre symboliquement le panneau en photo. Cette année, pour
raison de gain de temps et d'allègement maximal, point d'appareil photo : tout dans la tête et la mémoire fera le reste.
Jusqu'alors, le temps avait été plutôt clément, mais en ce petit matin frais et pluvieux, la météo se rappelait au bon souvenir de cet été "pourri" qu'a connu le pays cette année. Pas de poncho sur
le dos, juste enroulé dans les mains avec les bouteilles habituelles, on verrait bien au fil de l'étape si son utilité devenait indispensable.
L'équipe télé de France 2 était là, pour filmer le départ, tout comme la veille au soir pour les moments de vie d'après course et ce matin au réveil pour immortaliser le lever et la mise en
route des
extraterrestres.
Dès le départ, un raidillon de 200m, celui que nous avions descendu hier pour l'arrivée, qu'il fallait négocier tranquillement : pas la peine de courir, de toute façon on allait aussi vite que ceux
qui couraient.
Mon début d'étape fut assez rapide quand une fois bien échauffé j'avais pris mon rythme de croisière, légèrement supérieur à ce que j'avais fait jusqu'alors.
Sauzelles (1h09' au km10,5), Saint-Aigny (1h29' au km 13,5), puis Le Blanc (1h44' km16), Mauvières et enfin Bélâbre (3h12' au km 30). La moyenne avait sérieusement augmenté et pris au jeu des
renseignements sur mes poursuivants, je gardais le rythme soutenu que je m'étais imposé. Seul Ullrich, mon poursuivant le plus dangereux au général, était devant, mais je ne m'en faisais pas
sachant qu'il avait plusieurs heures de retard au général.
Nous fîmes néanmoins quelques kilomètres ensemble, avant qu'il ne parte devant. L'équipe de la télévision nous filma d'ailleurs lors du passage sur le pont de Bélâbre : les caméramen nous
demandèrent d'attendre d'abord qu'une dame soit bien sur le pont avec son parapluie, afin de rendre la scène plus bucolique, mais celle-ci s'en alla, effrayée par l'idée d'être filmée. Nous
repartîmes quelques instants puis l'équipe nous redemanda de nous arrêter afin de laisser passer une auto qui ferait désordre sur le reportage. Avec Ullrich, nous commencions à nous impatienter,
nous étions quand même sur une course et non pas à faire du tourisme : il fallait assurer le chrono. La troisième prise devait être la bonne, de toute façon, mon acolyte et moi nous nous remîmes à
courir en nous tapant dans la main.
Il me lâcha donc un peu plus loin, je n'ai pas essayé de m'accrocher, le plus important était le temps que je gagnais sur l'arrière de la course et sur mon étape de l'an dernier.
Interminables 20km suivants, avec de longues lignes droites sur des portions de routes en travaux avec les gravillons que je risquais d'avoir dans mes runnings, et ceux projetés par les véhicules
qui me croisaient.
Enfin j'arrivais sur une route tranquille où le panneau d'entrée dans le village de Beaulieu signifiait aussi la marque de mi-parcours. Top chrono en 6h18' pour le km 57, Plus que 12 et cette assez
longue étape serait finie.
J'étais
7ème de l'étape et le restais jusqu'à l'arrivée où je finissais 23' derrière Ullrich et 9' devant Daniel*****.
7h36'11" pour ces 69km, j'avais encore gagné presque 1h30' par rapport à l'an dernier.
Trois coureurs ne finirent pas l'étape en raison de leurs blessures trop handicapantes : Martial Lanoue, Gérard Habasque et Patrick Michel. Marqués physiquement, dans leur chair, et
psychologiquement, ce dut être des décisions très difficiles à prendre pour eux.
9
|
FC moy
|
FC max
|
dépense énergétique (Kcal)
|
temps passé au-dessus de 123bpm
|
temps passé au-dessus de 148bpm
|
2006
|
111
|
135
|
5156
|
0h29'
|
0h00'
|
2007
|
118
|
146
|
4733
|
1h42'
|
0h00'
|
TG 2005
|
69 km
|
9h11'07"
|
15/24
|
V=7,512
|
C= 13/24
T=71h59'26"
|
TG 2006
|
69 km
|
9h03'53"
|
20/31
|
V=7,612
|
C=21/31
T=74h16'31"
|
TG 2007
|
69 km
|
7h36'11"
|
7/33
|
V=9,075
|
C=10/33
T=65h21'40"
|
La 10ème étape menait de Saint-Sulpice les Feuilles à Bourganeuf. 62km dans le Limousin, avec
peu de difficultés sinon les contreforts du Massif Central. Pas de quoi effrayer un Transe Gaulois après presque 600km dans les jambes !
Le départ fut donné un peu plus tardivement qu'à l'habitude, 6h46' au lieu de 6h30/35, sous un ciel gris mais sec.
Tout de suite, je pris un bon rythme, suivant Werner le vainqueur de l'an dernier pendant une heure. Puis je me retrouvai seul, ne souhaitant pas "taper trop dedans" et laissant mon compagnon
filer devant.
Je traversai La Souterraine (km14,5) en 1h29' puis St Priest la Feuille (km21) en 2h17'. Au fil des ravitaillements, je sentai les encouragements de plus en plus forts, chacun espérant que je
puisse continuer de creuser les écarts avec mes poursuivants. C'était devenu un jeu pour les membres de l'organisation, de voir le classement évoluer avec des attaques : ça changeait de la
routine et des places figées à partir d'un certain nombre d'étapes, ça mettait un peu de suspens. Cela me donna des ailes, mais il fallait que je reste concentré pour ne pas faire de bêtises.
Bénévent-l'Abbaye (km35) en 3h45', Mourioux-Vieilleville (km40) en 4h21, St Dizier-Leyrenne (km51) en 5h24, je filais bon train. Ullrich me rattrapa à ce moment et nous restâmes ensemble un bon
moment, mais à 3km de l'arrivée, sur une route à grande circulation où nous ne pouvions plus courir de front, je le laissai passer devant et peu à peu il se détacha pour terminer 2'30" devant
moi. La dernière côte avait été trop raide pour que je réussisse à le rejoindre. Ce n'était pas grave, il ne me reprenait pas beaucoup de temps, et surtout, j'avais fait le trou avec Daniel
Müller dont je me rapprochais au général (moins de 28' à combler, c'était envisageable).
6h41'28" et une belle 7ème place, 9ème au général : tout allait bien pour moi. La place gagnée au
général venait de l'abandon d'un concurrent parmi les premiers : Romain Rambaud, blessé.
J'allais aussi pouvoir me reposer et faire quelques commissions dans le centre-ville pour réapprovisionner les stocks.
10
|
FC moy
|
FC max
|
dépense énergétique (Kcal)
|
temps passé au-dessus de 123bpm
|
temps passé au-dessus de 148bpm
|
2006
|
112
|
132
|
4533
|
0h35'
|
0h00'
|
2007
|
120
|
151
|
4312
|
2h16'
|
0h00'20"
|
TG 2005
|
62 km
|
7h11'50"
|
9/24
|
V=8,614
|
C= 13/24
T=79h11'16"
|
TG 2006
|
62 km
|
7h47'02"
|
15/31
|
V=7,965
|
C=20/31
T=82h03'33"
|
TG 2007
|
62 km
|
6h41'28"
|
7/32
|
V=9,266
|
C=9/32
T=72h03'08"
|
(fin de la première partie)
à suivre...
Fab***