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PrÉSentation

  • : première étoile
  • : Découvrez ce blog d'un coureur à pied qui a commencé par des marathons puis qui est passé aux courses d'ultra longues distances : 100km, 24 heures, Transe Gaule, TransEurope... Plan d'entraînement, récits de courses, partage d'expérience, c'est l'histoire d'une passion.
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Transe Gaule

23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 19:24

Samedi 20 avril

Voilà le jour J, celui qui doit valider ma préparation. Celle-ci a été quand même bien perturbée par le changement d’affectation depuis un mois, l'inspection de vendredi juste avant les vacances ce qui a fait que je n’ai pas réussi à suivre le plan prévu parce que la surcharge soudaine de travail m’a empêché de profiter de temps d’entraînements conséquents. De plus un gros stress et venu s’ajouter à ce sous-entraînement. Comment vais-je gérer les événements ? C’est la question que je me pose avant le départ. J'ai passé de très mauvaises nuits ce dernier mois, tracassé par tout ce changement. Le retour sur Terre après la TransEurope est plus violent que prévu, surtout qu'il se fait à retardement. Mais quand on a survécu à 2009 et ses galères suédoises et quand on a connu tout le bonheur de finir une transcontinentale trois ans après, on se dit que c'est la vie et qu'il y a des hauts et des bas comme lors d'une course d'ultra.

 

Heureusement, la météo est au grand beau, avec néanmoins un vent soutenu de secteur nord-nord-ouest. On l’aura de face dans la portion montante du circuit. Pas de chance ! Mais c'est mieux que celle de l'année dernière.

Le départ est donné à 10h du matin et de suite je sens que les jambes sont bonnes, le rythme tranquille, et la tenue un peu trop consistante : à la fin du premier tour je me débarrasse de mon coupe-vent pour ne conserver que le sweat-shirt et le t-shirt au-dessous. Mon cuissard est idéal, il m'avait servi du Danemark à Gibraltar tout comme mon t-shirt et je ne regrette pas en voyant ceux qui ont mis un collant et qui vont avoir un peu chaud. Je cours beaucoup avec Jean Gabriel, un copain nantais, et nous discutons de longues minutes avant de rentrer progressivement chacun dans notre course ; je bavarde aussi beaucoup avec les autres coureurs. Sur 24h, on est amenés à se voir fréquemment et donc de temps en temps on tape la discute ; ça fait passer le temps et les kilomètres.

Les quatre premières heures passent donc assez bien, j’engrange les bornes au rythme de plus de 5 tours à l’heure soit environ du 9,5km/h. Je souhaite tenir ce tempo pendant encore quatre autres heures, mais petit à petit je commence à ressentir des lourdeurs aux jambes qui me font ralentir peu à peu. 1h54 aux 10 tours (18,3km), 3h50 aux 20 tours (36,6km), je passe en 6h05 aux 30 tours (54,8km) puis en 8h27 aux 40 tours (73,0km). J’ai donc beaucoup ralenti, perdant 1 tour à l’heure en gros. Par rapport aux temps de passage fixés, ceux de l'an dernier, je prends du retard ou tout au moins je ne prends plus d’avance. Je n’avais pas prévu cette baisse de régime si tôt dans la course. A la 10ème heure, 84km de faits, 8,4km/h (c’est facile à calculer) soit deux marathons (en 2012 j'avais couru 2 tours de plus, soit 87,8km). Peu importe, je serai peut-être moins chronophage cette nuit lors des changements de tenue.

Le premier marathon ne m’a pris que 4h30, le second une heure de plus. J’espère ne pas mettre beaucoup plus de 6h pour faire le troisième. Les 100km sont dépassés après 12h24’ de course (1 heure de retard par rapport à l'an dernier) et je me décide à faire une pause afin de changer une partie de ma tenue et de remettre de la pommade de protection et aussi de prendre le temps de manger une soupe tiédasse et une purée au jambon tout aussi froide et fade. De 8,1km/h ma moyenne a chuté à 7,8 quand je reprends le circuit. L’objectif de battre mon record avait déjà du plomb dans l’aile avant mon arrêt, il ne me reste comme objectif de secours que de faire un bon total. C’est là que je ressens le manque de kilomètres surtout ceux des sorties longues de 3h que je n’ai pas pu faire.

Dimanche 21 avril

Minuit passé, 14h de course, enfin plus de la marche que de la course ou un mélange amer entre les deux. Un peu de marche athlétique pour préparer le 5000m des interclubs, comme ça je n'aurai pas l'impression d'avoir perdu mon temps. Enfin, façon de parler, la perte de temps sur ce 24h est considérable : presque 10 bornes de gaspillées (107,7km contre 117,1 soit 5 tours) et l'envie de m'accrocher aux branches qui fond de plus en plus.

La nuit devient de plus en plus fraîche et de ne plus vraiment courir régulièrement me fait prendre froid. Plusieurs coureurs d’ailleurs se sentent mal parce que refroidis par le vent de face et certains sont pris de nausées, maux de ventre ou vomissements. Je m'arrête une première fois (peu après le passage du troisième marathon en 17h, soit 7h pour les 42 derniers km) pour essayer de dormir un peu sur une chaise, les bras croisés sur une table la tête posée dessus, tout près dus ravitaillement mais je ne réussis pas à trouver le sommeil. Je repars et après une heure de marche, je tente à nouveau de dormir. Mon arrêt dure 70 minutes et quand je veux repartir, je suis frigorifié. Il est plus de 6h du matin, le petit jour arrive et le givre recouvre les voitures. Je dois courir pour me réchauffer. Ma motivation n’est plus très grande et je termine ces 24h en essayant de sauver les meubles en dépassant les 150km.

Au final, 157,049km pour cette course où je n’avais pas le niveau pour faire mieux. Dommage que le dernier mois m’ait gâché tout l’entraînement hivernal.

 

à+Fab******€

 

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 13:42

CR 24h de Ploeren (Téléthon 2012)

 

Pas le courage ni la force mentale de me concentrer pour écrire un CR hier après-midi quand je suis rentré de Ploeren (prononcez Plérin pour ne pas avoir l'air d'un touriste égaré) je profite de mes "vacances-forcées-après-la-TransEurope" pour essayer de relater brièvement mes 24h du Téléthon.

D'abord, je m'étais inscrit incognito, mais "y a du avoir des fuites". J'ai attendu jusqu'au dernier moment pour me décider à venir, la liste des mauvaises excuses pour me faire porter pâle étant la suivante :

- la météo-qui-aurait-pu-être-pourrie-mais-qui-ne-le-fut-pas;

-  "j'ai encore mal aux genoux suite à mon stage d'entraîneur "Sauts" du début de semaine" (mais comme les trois footings qui ont suivi m'ont montré que je pouvais courir, alors...);

- "ma voiture est en panne" (c'est vrai en plus, mais les garagistes ont tout donné pour me la remettre à disposition pour partir à temps pour la région vannetaise);

- je n'ai pas vu ma famille pendant 10 semaines et me v'la encore barré;

- faudrait quand même penser à récupérer;

-etc (qui sera complété ultérieurement)

 

Après avoir tout pesé, le pour, le contre et le "je m'abstiens", à la grande majorité fut adopté un voyage pour Ploeren.

Il y avait de l'argumentaire sur le second plateau de la balance :

- le Téléthon, comme l'an dernier où j'avais fait mon 24h solo, avec une équipe de relayeur pour me distraire, réveiller ou m'accompagner (c'est selon) à chaque fois qu'elle me doublait);

- le plaisir de revoir beaucoup de Transe Gaulois et "assimilés" : Gwen**, Patrick DG* et Patrick R* et sa femme, Sam*, Bruno* et Anne So, Stéphane M*, François F* entre autres;

- le même plaisir de revoir des ADDM : la famille Tot (juste les adultes), Bérurier, Francky le funambule (qui sait aussi bien jongler avec les horaires SNCF qu'avec le calendrier des ultras et que je refélicite pour sa belle NFL), Hervé B (le spartathlète) ...

- le plaisir tout aussi grand de serrer la main de beaucoup de personnes qui m'avaient envoyé des messages d'encouragement pendant la Grande Traversée dano-germano-franco-espagnole;

- le toujours aussi grand bonheur de revoir des coureurs ou anciens coureurs croisés sur différentes autres courses : Paskal LN, Hubert G le kéké du Bocage, ...

- la joie d'être à nouveau dans la course afin de tester s'il me restait un peu d'"élixir de bagarreur" quand serait venu le moment des douleurs ou celui qui détermine si cela vaut le coup d'accélérer pour chercher une marque ou une place;

- l'envie de limiter la casse dans la course organisée sur le forum par JB parti en Inde et qui courra plus de 1000 bornes d'ici la Saint Sylvestre et qui va sans doute la gagner;

- etc... (qui sera complété ultérieurement)

 

La course (enfin les quelques minutes juste avant):

Comme à mon habitude, rien ne fut laissé au hasard sinon l'emplacement où j'aurais à entreposer mon ravitaillement personnel. Mes petites bouteilles de grenadine (24x33cl) et leurs recharges (3x1,5l), mes petites canettes de coca, mes compotes, mes KitKat (pas la bouffe pour chat), mes BN à la vanille (ceux avec le petit bonhomme qui fait des clins d'œil dessus et qui sont fabriqués à côté de chez moi), mes quatre sacs de tenues de rechange, tous organisés selon l'évolution de la météo, mon sac à pharmacie avec les crèmes, pansements etc...

Bref, l'emplacement était légèrement juste, mais comme mes voisins ne s'étaient pas étalés, j'ai réussi à tout placer sur et sous la table. Seul petit bémol, pour y accéder et prendre mes bouteilles au vol, j'avais un crochet en épingle à cheveux à effectuer ce qui n'allait pas être évident à certains moments. Mais comme les organisateurs m'avaient attribué un dossard comme celui des cadors, je n'allais pas me plaindre. Dans mon quartier des VIP , Hervé B (TG 2013), Jimmy Boubakeur, Christian Dilmi (le champion de France et parrain de cette édition) et d'autres encore à plus de 200km.

Le petit déjeuner pris chez moi sur les coups de 8h était loin et une fois préparé, j'avais faim, très faim même mais je n'avais pas prévu ça. Que faire ? J'ai pris ma petite foulée et suis allé à la boulangerie du bourg pour m'acheter un sandwich et du far que j'ai dévorés juste avant le départ prévu à midi.

 

La course

80 personnes au départ, relayeurs inclus (5 équipes) et la première traversée de la salle pour ensuite entamer la boucle de 1000m qu'on aurait à effectuer le plus grand nombre de fois. Pas de problème de comptage : X x 1000m = X000m, en espérant que X soit le plus important possible. Objectif inavoué d'avant course : X>ou+ 200 (mais j'avais dû rêver qu'on m'avait greffé de nouvelles jambes avec des genoux qui plient plus qu'à 90° et qui ne font pas mal au bout de 20 bornes), objectif plus réaliste X compris entre 175 et 190 si l'appel du sommeil n'était pas trop fort, sinon, X= quelque chose d'acceptable en respectant la notion de plaisir : je n'avais pas trop envie de me faire mal.

 

Les trois premières heures se passèrent au-delà de mes espérances et j'avais bien avancé : 29km en bavardant avec plein de coureurs qui me félicitèrent pour ma TEFR, qui me demandaient comment je récupérais et à qui je répondais qu'on verrait ça demain à midi selon le déroulement de ces 24h. Mais vraiment j'ai encore senti l'admiration qu'avait suscitée ma TransEurope. La météo jusqu'en ce milieu d'après-midi avait été belle, ensoleillée et presque douce.

Les trois heures qui suivirent, où le ciel se couvrit un peu rafraîchissant l'atmosphère progressivement, me virent ralentir la cadence : 52km à la 6ème heure, j'avais bien baissé le rythme, les douleurs aux jambes avaient réapparu, le bassin lui aussi se faisant plus lourd me courbant un peu plus qu'à la normale. J'avais l'impression que j'étais rentré dans la partie galère de ces 24h, avec 6h d'avance. Le froid n'était pas encore arrivé malgré la fraîcheur, et j'attendis le plus longtemps possible avant de changer totalement de tenue et me mettre en configuration "nuit froide voire nuit polaire". J'attendis les 10h de course où j’effectuais mon 85ème tour. Verdict : 8,5km/h de moyenne, jusque-là, j'étais dans mes prévisions.

Changement presque total de tenue, sauf les chaussures (qui avaient fait 7 étapes de la TEFR, soit 450km), je repris la course mais ce n'était plus comme avant : difficultés à courir sur toutes les portions du circuit qui comportait deux ou trois endroits en légère montée (qui de légère passe progressivement à forte selon l'état de fatigue de chacun), une portion face au vent frais à froid, je me retrouvais à me demander si j'allais aller me reposer ou pas. Je n'avais pourtant pas envie de dormir, et il fallut que je lutte contre le choix facile d'aller m'allonger et celui plus difficile de continuer à raboter mes semelles sur le bitume de plus en plus froid de Ploeren.

Je réussis à me motiver en me disant que j'allais au moins attendre le départ des 12h et que cette arrivée soudaine de bolides pouvait me permettre de reprendre de l'allure et de l'envie.

Passage aux 12h avec 96km, ce n'était pas si mal même si cela ne faisait que 44km pour les 6 dernières heures (52+44=96).

Les deux heures qui suivirent furent longues, très longues et je les ai faites pratiquement à la marche ce qui m'empêcha de pouvoir me remettre à courir quand j'avais trop froid. Je décidais alors d'aller m'allonger, j'en étais au 113ème tour et je ne voulais pas que ces 24h deviennent trop une galère. Je n'étais même plus en sueur. Les lits mis à notre disposition dans une salle chauffée me rappelèrent certaines étapes de la TEFR où les conditions spartiates d'hébergement nous mettaient "les uns sur les autres", mais là, il n'y avait pas grand monde à les occuper.

Je restais à somnoler puis à dormir jusqu'à 5h30, heure à laquelle je me décidai à me lever, au moins pour manger et boire un café. Ensuite j'aviserais.

Je repris la course juste au moment du départ des 6h et après un calcul rapide, je me dis que "6x8=48km, alors avec un peu de tempérament je pourrais très bien aller chercher un petit 160km". Les jambes allaient mieux et je me surpris à courir comme si je n'avais pas fait déjà les 113 km de ma première partie de course. Le froid avait disparu, mais il faisait encore frais, pas comme vers 2h où le givre commençait à recouvrir les pare-brises des voitures.

Il y avait de plus en plus de monde sur le circuit et plus l'heure de la fin de ces 24h approchait, plus certaines portions étroites étaient encombrées. Ce n'était pas gênant pour moi, mais les relayeurs qui tournaient chacun une heure depuis la veille à midi, à près de 15km/h pour certains, ont dû être perturbés parfois dans leurs trajectoires. Même ceux qui étaient en tête du 6h ou du 12h devaient être un peu gênés. Mais c'était le Téléthon, la fête de la course à pied, et la performance recherchée était plus pour "les petits malades" que pour soi-même.

L'ambiance autour de cet évènement fut chaleureuse, j'avais oublié de le préciser avant et j'en profite avant la fin de la course, et les nombreux bénévoles ainsi que toutes les personnes qui sont intervenues lors de ce Téléthon (chanteurs, démonstrations de différents sports...) lui ont donné des allures de fête.

A 5 minutes de la fin, on nous stoppa à quelques dizaines de mètres du tapis de pointage afin que nous puissions tous entrer dans la salle ensemble.

Au total, j'ai fait 156 tours, soit autant de kilomètres. Cela me convient vu les circonstances générales de cette journée et de ces derniers mois. J'ai encore "la fibre" et ça, c'est positif. Pour les douleurs, on verra avec le temps.

 

Lors de ce Téléthon, beaucoup de coureurs ont réalisé leur meilleur kilométrage que ce soit sur 24h, sur 12h ou sur 6h ce qui montre que course officielle ou pas, tout le monde a essayé de faire son maximum.

Bérurier bat son PB sur 12h avec 101km, Gwen Q** aussi avec 116 et une belle 2ème place, le vainqueur des 24h aussi améliore son record tout comme Ronan L sur 12h (et qui le gagne avec 121km), les femmes de la famille Tot aussi ont brillé : Stéphanie 63km sur 6h (1ère féminine et 3ème au scratch) et Alex 179km (nouveau record et 1ère femme du 24h)...

 

L'après course avec les copains devant une petite mousse bien méritée puis le repas que j'ai dû abandonner pour rentrer chez moi avant que le sommeil ne me rattrape, et voilà un grand week-end de course à pied qui se termine.

Ce matin, un peu (beaucoup même) mal aux cannes, peut-être irai-je courir cet après midi pour récupérer, mais en attendant je vous laisse.

à+Fab******€

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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 08:47

CR des 100 km de Chavagnes en Paillers 2012 (19 mai 2012)

Prologue

Dans ma préparation à la TransEurope, j’avais prévu de monter sur les distances de manière progressive en essayant d’établir à chaque occasion des chronos du même niveau voire meilleurs que ceux des années précédentes, marquées par une petite régression ou stagnation bien naturelles eu égard à ce que je me suis « enfilé » depuis 2009 (TransEurope 54 étapes, Transe Gaule 2010 et 2011 et de nombreux 24h).

Le 100 km faisait partie de cet enchaînement, mais en dernier dans la série car les 24h auxquels je devais participer arrivaient plus tôt dans l’année.

Le cross départemental suivi d’un 10km vallonné (44’24), d’un semi tout aussi bosselé (1h37’48), d’un marathon venteux (3h44’34) ne m’avaient pas permis de battre mes meilleurs chronos en V2, mais j’en m’en suis approché. Le 24h me rassura et m’indiqua que j’étais sur le bon chemin. Restait le 100 km où depuis quelques années je n’arrivais plus vraiment à donner le meilleur de moi-même (il faut remonter à 2007 pour un chrono sous les 11h, à 2005 sous les 10h, quant aux moins de 9h, ça fait déjà plus de 15 ans avec 8h47’ en 1995). Les plus récents m’avaient conduit soit à l’abandon sur blessure soit à une performance tout juste sous les 12h.

Mon temps de passage aux 100km sur le 24h (11h26’) me donnait l’espoir de faire au moins aussi bien à Chavagnes cette année.

L’avant-course.

Arrivé la veille au soir, après dîner, accompagné d’un ami coureur lui-aussi de Rezé, nous sommes allés nous installer au gymnase de la Rabatelière (à 4km du départ) où nous avons rencontré Patate (Noël) et sa petite chienne (Patate aussi). L’installation rapide avec la préparation de tout le matériel pour la course me prit une bonne heure, j’espérais que le sommeil arriverait rapidement et que je ne serais pas réveillé trop souvent pendant la nuit. Le lever étant prévu à 3h, je souhaitais quand même dormir au moins 5 heures. En réalité, ce fut du sommeil en pointillés, tantôt réveillé par les voisins trop bruyants tantôt par le froid de la salle. Vers 3h je me levais et rangeais tout mon barda, préparant mes bouteilles que je laisserai au ravitaillement puis mon sac de rechange dans le cas où il pleuvrait. Pour le moment, le temps était sec et quelques étoiles apparaissaient entre les nuages. Mais comme il faisait nuit, les nuages on les devinait plus qu’on ne les voyait. Nous avons rallié le site du départ vers 3h30 où je me garais près du stand de dépôt des affaires de rechange et nous sommes allés prendre le petit déjeuner. 4h, encore une heure pour peaufiner la préparation, mais on sait que le temps passe très vite dans des moments comme ceux-là… si bien que 5h approchait et il fallait que je me dépêche de tout dispatcher : sac de douche prêt dans la voiture, bouteilles déposées au stand, sac de rechange déposé à la consigne et coup de sifflet nous intimant l’ordre de nous rendre sur le ligne de départ ce que je fis en trottinant. J’étais vêtu d’un cuissard, d’un t-shirt par-dessus lequel j’avais mis un coupe-vent léger car il ne faisait pas froid et le temps était sec, une casquette avec la frontale, mon mini sac à dos avec un poncho et une bouteille de 33cl de grenadine et un sac banane avec MP3 et barres de pâtes d’amandes. Comme toujours, je portais ma petite bouteille de 50cl à la main, elle aussi pleine de sirop de grenadine. J’avais prévu les guêtres par-dessus les running car je savais qu’il est toujours difficile de devoir se déchausser 10 fois pour retirer les graviers.

La course.

Premiers hectomètres autour du complexe : rien à signaler, tous les voyants sont au vert. Il n’y a plus qu’à s’engouffrer dans le noir de la route qui mène à Benaston où on a déjà fait 2km et qu’on est accueillis sous une volée de cloches. Passage au-dessus de l’autoroute où le trafic est quasi inexistant à cette heure puis virage à gauche toute pour s’imprégner de l’air de la campagne. Un peu sinueux, le paysage étant encore invisible, on arrive bientôt à la forêt de Graslas où la frontale est bien utile sur les chemins certes balisés mais où subsistent des branches tombées ou des parties boueuses. Premier ravitaillement puis nouveau chemin avant de sortir de la forêt et de prendre une partie de la grande ligne droite d’antan (mais en sens inverse). Cette route dégagée permet alors de se rendre compte qu’il ne devrait plus tarder à pleuvoir et progressivement cette impression va devenir concrète. Je n’ai pas le courage de sortir le poncho, ça me ralentirait alors que je suis dans un bon rythme (9,8 à 10km/h) et je me décide d’attendre le passage au stand en fin de premier tour pour voir ce que je ferai. Le parcours s’infléchit et une légère montée suit un virage qui nous fait revenir vers Chavagnes au lieu de rentrer dans les Brouzils et je me souviens que cette côte légère le paraît de moins en moins au fil des tours. Donc si je dois marcher, ce sera au moins ici. Les kilomètres suivants s’accumulent lentement mais sûrement et la pluie s’est  vraiment installée. Le ravitaillement des Kékés, toujours aussi animé fait du bien, à cet endroit on sait qu’il ne reste que 4km avant les stands. Mais quels 4km ! Un coup dans le zig, un autre dans le zag, heureusement que je ne cours pas vite, j’aurais le mal de mer. A l’amorce du dernier kilomètre, on passe par un petit chemin le long d’une ancienne piste d’athlétisme en terre et la pluie n’a pas encore rendu l’endroit trop boueux, mais on se doute qu’au fil des passages s’il pleut encore comme ça, cela deviendra un vrai bourbier, surtout les 50 derniers mètres qui me rappellent les terrains de cross et leur changement d’aspect au fil des courses : herbe, boue, gadoue, Nutella (pour la couleur et la consistance). Les 800 derniers mètres de la boucle sont les bienvenus, on passe alors sur le tapis de pointage et devant les stands.

Allez ! Un tour de fait, plus que cinq ! J’échange au stand mon coupe-vent perméable contre un vêtement protégeant de la pluie, je me déleste de la frontale, échange ma bouteille de grenadine et me ravitaille avant de repartir sur la route pour une seconde boucle : il fait jour, il pleut, mais tout va bien.

Mes temps de passage :

5km : 30’22

10km : 1h02’14 (+ 31’52)

15km : 1h33’36 (+31’22)

20km : 2h08’03 (+ 34’27 dont 3’ perdues lors du changement de tenue)

Le tour suivant fut plus régulier, avec pour seul ralentissement le passage en forêt où le sol commençait à devenir spongieux.

Semi : 2h15’50

25km : 2h41’19 (+ 33’16)

30km : 3h13’16 (+ 31’57)

L’homme de tête me prend un tour peu après : quelle foulée !

Le troisième tour dans la continuité du précédent : pluie, pas de vent et les premiers du marathon qui me dépassent aussi.

35km : 3h45’17 (+ 32’01)

40km : 4h17’12 (+ 31’55)

Marathon : 4h31’32 (second semi : 2h15’42)

45km : 4h49’31 (+ 32’19)

50km : 5h23’51 (+ 34’20) le temps passé au ravitaillement des kékés plus celui à marcher m’ont fait baisser le rythme et je commence à me dire que pour me réserver une fin moins laborieuse que certaines autres fois il faut que je commence à alterner course et marche plus fréquemment.

 

Quatrième et cinquième tours : les moins faciles.

Je suis passé sous les 9km/h, essayant en vain de maintenir un rythme de 7’/km. Je calcule que si j’arrive à rester dans ces allures je pourrai faire moins de 11h30’ voire 11h15’. Donc pas de panique, de toutes façons la météo s’est décidée à rester maussade, le vent s’en mêle, alors on va continuer de travailler le mental. Quand je serai sur les routes de l’Europe, il faudra que je sois capable de m’accrocher, alors si je n’y parviens pas là, qu’est-ce que sera dans trois mois jour pour jour !

55km : 5h59’05 (+ 35’14)

60km : 6h34’32 (+ 35’27)

65km : 7h11’18 (+ 36’46)

Je démarre mon 5ème tour avec d’autres coureurs qui eux en sont à leur dernier.

70km : 7h47’14  (+ 35’56)

75km : 8h24’00 (+ 36’46)

Je passe devant le lieu où j’avais connu quelques soucis l’an dernier, là où mon cœur s’était mis à battre la chamade me contraignant à l’abandon 3km plus loin. Je reste concentré et file sans me retourner : ouf ! L’endroit ne me semble plus maudit. J’arrive au ravitaillement des kékés pour déguster une crêpe chaude et commencer à boire eau gazeuse et coca ce dont je me suis abstenu depuis le départ. Ça fait du bien et je repars en pleine forme.

80km : 9h01’26 (+ 37’26)

Plus que 20km, le décompte va se faire petit à petit mais sûrement.

Un avant dernier passage en zone boueuse, un dernier devant les stands où je laisse mon petit sac à dos et mon sac banane et je file en essayant de courir un peu plus vite.

J’aperçois des petits groupes de coureurs ou des coureurs isolés seulement accompagnés de leurs suiveurs à bicyclette. Ça me fera des petits challenges de les rattraper, me dis-je alors et à ce jeu-là, je ne suis pas « manchot » !

85km : 9h36’47 (+ 35’21)

90km : 10h12’14 (+ 35’27)

95km : 10‘46’23 (+ 34’09)

Et enfin l’arrivée en 11h20’09 (+33’46).

 

Content et soulagé à la fois de ne pas avoir connu de soucis majeurs dans des conditions peu avantageuses, mais je me souviens que l’année précédente avec un grand beau temps un peu chaud et sans vent, je n’avais pu aller au bout. Donc quelles conditions sont-elles les meilleures ? A chacun de voir. Mais les conditions idéales de course sont rares et souvent on se replie sur des détails comme ceux-là pour expliquer une contre performance.

Mes 11h20’ n’en sont pas une pour moi, ils constituent mon nouveau temps de référence en catégorie V2, et j’ai malgré moi conservé de la marge pour l’améliorer. On verra ça soit à Cléder en juillet si j’y vais ou l’an prochain en préparation à la Transe gaule 2013.

 

L’après course

La récupération de mes affaires puis de ma voiture pour rejoindre les douches et me décrasser totalement fut un peu difficile : j’avais froid et j’étais ankylosé et la sortie du parking fut assez particulière : j’ai failli m’enliser dans la boue que les véhicules précédents avaient rendue bien collante et glissante.

Les douches étaient chaudes et ravigotantes. La collation avant de prendre la route du retour sur Nantes me permit de revoir quelques connaissances. Mon copain rezéen, sans entraînement spécifique, a mis 10h40’. Avec de l’entraînement le podium V3 aurait été à sa portée (là il est 4ème).

A+Fab******

PS : lundi matin, à moins de 18h de la fin de la course, je suis retourné trottiner et je n’ai pas conservé beaucoup de séquelles physiques de ma journée vendéenne, à peine un petit mal aux jambes en début de footing et un manque de rythme évident, mais cette heure de récup m’a fait un bien fou.

Je sais que d’autres devaient maudire leurs escaliers à cette heure, les miens ne m’effraient pas et je les monte et descend sans soucis.

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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 22:39

CR des 24 heures organisées dans le cadre du téléthon de Bouaye.

 

L’avant-course, le contexte

 

Mon choix s’est rapidement porté sur cette course de 24h organisée par le club d’athlétisme de Bouaye (Herbauges AC) quand j’ai eu les informations précisant l’heure de départ : le vendredi soir à 18h. Sachant que je travaille dans une commune proche, je savais que je n’aurais pas le temps de rentrer chez moi et qu’il faudrait que je prépare à l’avance tout mon matériel, et beaucoup savent ce que j’entends par « tout mon matériel » - il me faudrait presque un semi remorque – et que j’emporte le tout dès le matin pour le laisser dans la voiture le temps de travailler. Une donnée inconnue : pourrais-je placer mon ravitaillement et mes affaires de rechange près de la piste, sinon comment devrais-je m’organiser afin d’optimiser au maximum les pit-stop ?

Je savais aussi qu’il n’y aurait pas beaucoup de coureurs, pressentant être le seul à m’aligner sur les 24h en solo, mais je pensais qu’il y aurait plusieurs équipes de relayeurs inscrites. La pêche aux infos fut longue et le jour même je n’en savais pas beaucoup plus, mais j’ai une certaine capacité d’adaptation qui m’empêchait de stresser.

Pourquoi faire ça, courir les 24 heures sur piste seulement  trois semaines après ceux d’Aulnat ? Pour le défi, pour ce que je peux actuellement donner –viendra bien assez tôt le moment où je ne pourrai plus faire « des choses » comme celle-là – encore parce que d’autres souffrent et qu’un geste aussi futile ou inutile soit-il, dans son sens de productif j’entends, compte quand bien même elle ne représenterait qu’une goutte d’eau dans la mer, pour honorer ceux qui vont passer tout leur week-end à aider et à faire de ce téléthon une réussite… et parce que, en fin de compte, Aulnat ne m’avait pas autant fatigué que ça. D’autres motivations sont venues s’ajouter au fil de ma préparation et de ma détermination à donner le plus de ce que je pouvais : bientôt le cap des 100 000 km depuis que je recense mes entraînements et les bornes effectuées (j’ai commencé à les noter il y a presque 23 ans), un travail mental en vue des longues heures que je devrai passer l’an prochain entre le Danemark et Gibraltar, une autre occasion d’emmagasiner de l’expérience, car à chaque fois j’en retire quelque chose et les erreurs me font progresser.

 

H-1

Vendredi 16h45, je libère mes élèves, leur souhaitant de passer un bon week-end. J’attends quelques minutes au portail avec les collègues à qui je souhaite aussi la même chose. Personne ne sait à quoi je vais passer le mien, n’aimant pas me faire de la pub et n’ayant pas envie de me faire passer pour un fou.

Je monte dans ma voiture et me dirige vers la ville voisine, Bouaye, et son complexe sportif avec sa piste où vont donc se dérouler ces 24h. J’y arrive à 17h15 et je rencontre Cyril Berthy membre du club d’athlétisme de la commune et nouvellement entré au CD44 d’Athlétisme ainsi que Philou Favreau, bras droit de JB sur la Transe Gaule. Ils m’ouvrent l’accès au stade et m’autorisent à stationner à 10m de la piste. J’obtiens des infos : je serai seul sur les 24h solo, comme prévu, et il n’y aura qu’une équipe de relais. Bon, voilà le tableau, je sens que la nuit on ne sera pas gênés par le monde ! Il va falloir être costaud mentalement, pensais-je alors surtout d’après la météo annoncée le samedi.

La météo de la journée de vendredi fut belle et la soirée s’annonçait néanmoins tout aussi agréable. C’était déjà ça de gagné. Pas de pluie à l’horizon, donc début de course sec et tenue « tempérée ».

Les minutes d’avant course défilaient et je m’organisais comme je le pouvais un peu « à l’arrache » : d’abord la mise en tenue, primordiale pour prendre le départ, avec le crémage des pieds. Pas le temps de mettre de la vaseline partout, je le ferais plus tard (première erreur), mais je plaçais mes pansements protecteurs aux endroits sujets aux brûlures. Pas besoin de mettre les guêtres, on devait courir sur piste, même si je savais que des granules orange peuvent venir rentrer dans les chaussures et gêner comme de petits gravillons. Je verrais ça plus tard (seconde erreur). Ensuite, la préparation de mes petites bouteilles, entamée depuis le matin, où j’avais dilué de la grenadine dans de grandes bouteilles d’un litre et demi. Je n’avais plus qu’à remplir mes petites bouteilles, une vingtaine, et les disposer dans ma caisse de plastique avec mon ravitaillement solide : bananes, Yop, compotes, salades de fruits, riz au lait, etc… qui comme d’habitude avaient été achetées en trop grande quantité (mais alors, ça sert à quoi l’expérience ?). Un barnum était installé à une cinquantaine de mètres de la piste où il y aurait de quoi se restaurer au cas où. Mais 50m ce n’est pas simple à faire quand on est à la recherche d’un certain kilométrage. Je ne voulais pas non plus venir en touriste, j’avais dit que je donnerais 50€ au début et que je compléterais à la fin de la course pour arriver à 1€ du km. Donc pas question de me la couler douce ; objectif : en faire le plus possible.

 

Plus que quelques petites minutes et le départ allait être donné. Le chronométreur officiel (Bibchip France - www.bibchip.frme donna un porte dossard sur lequel était fixé mon dossard avec puce intégrée pour comptabiliser tous mes tours de piste à chaque fois que je passerai sur les tapis de pointage installés sur la ligne de départ. Un compteur à rebours était placé sur le bord de la piste pour le chronométrage, par contre pour le décomptage des tours, il faudrait aller voir dans l’abri installé à cet effet (une tente sur le terrain juste à côté des tapis de pointage). Pas commode, mais je m’adapterai. J’avais prévu d’enregistrer mes temps de passage tous les 2 tours et demi (1000m pour les profanes) et je savais que mes passages sur le tapis correspondraient aux kilomètres multiples de 2 et que mes passages à l’opposé (aux 200m) correspondraient aux kilomètres impairs. Jusque-là, tout le monde suit ?

Un dernier petit coup d’œil au coffre de la voiture pour repérer où chaque chose se trouve pour ne pas passer trop de temps à les chercher en cas de besoin.

 

L’ambiance

L’accueil était chaleureux et dans le cadre du téléthon je me devais de ne pas faire la fine bouche. L’animation était assurée au début par Thierry Viaux (Transe Gaulois) qui devait aussi prendre un relai de deux heures dans la nuit. Il me présenta au public, pas très nombreux, et présenta aussi Philou qui allait courir les six premières heures. Des coureurs pouvaient faire des kilomètres après avoir contribué aux dons et quelques uns se joignirent donc à notre duo.

 

La course

Le départ fut donc donné à 18h précises et j’avais l’impression de ne pas être totalement prêt, mais je verrais plus tard, parce que là, maintenant il fallait courir. Je suis parti sur un rythme de footing lent, ne me rendant pas compte que sur la piste on a toujours tendance à aller plus vite que sur la route, mais les sensations étaient excellentes, la fraîcheur relative de la nuit qui commençait à tomber n’étant pas pour me déplaire. Je n’avais pas eu à trop me couvrir, n’ayant pas mis de bonnet ou de gants ni même de coupe-vent. La piste de 400m, je la connais par cœur, maîtrisant les marquages (obligatoire quand on est juge arbitre de course) et je vis rapidement que je tournais à 9,8/10km/h et je décidais de rester sur ce tempo d’environ 2’24’’ à 2’30’’ au tour.

1ère heure : 24 tours soit 9,6km

Les jeunes du club étaient progressivement arrivés pour leur entraînement : il y avait des benjamins, des minimes, des cadets et d’autres un peu moins jeunes, chaque catégorie encadrée par un ou plusieurs entraîneurs. Leur présence m’offrit un bon moment de distraction surtout que beaucoup m’encourageaient. J’en profitais aussi pour observer les petits jeux ou exercices que je pourrais proposer à mes benjamins lors de prochains entraînements.

La seconde heure passa vite avec toute cette distraction : il était 20h et j’avais parcouru 18,4km en 2h, soit 46 tours complets.

Au bout de 3h : 68 tours, 27,2km, j’avais toujours de bonnes sensations. Un arrêt aux stands pour enfiler néanmoins des gants et un bonnet et pour me ravitailler un peu plus longuement, et la 4èmeheure défila elle aussi assez vite. La piste s’était progressivement dégarnie, les entraînements étaient terminés. Les bénévoles étaient là, m’encourageaient me proposaient de me donner une soupe ou autre chose. Des coureurs du club local, de niveau régional à national, étaient présents, et ont effectué quelques hectomètres à mes côtés ou avec Philou, l’un d’eux, Loïc, avançant à mes côtés en marche athlétique. Presqu’à chaque tour, les speakers (Thierry Viaux puis David Ferré) me relançaient en donnant de la voix. Pascale, ma femme était venue me voir et m’aider dans mon organisation matérielle. Ça faisait du bien de n’avoir qu’à penser à courir. Elle m’avait apporté de l’eau chaude dans un thermos pour que je me fasse une soupe ou un thé. Elle est repartie et j’étais regonflé à bloc pour quelques heures.

4h : 89 tours, 35,6km.

Le marathon fut atteint en 4h45, ça y était, j’étais passé en mode ADDM.

J’eus une petite visite surprise de mon fils à qui Pascale avait dit : « Tu verrais papa, il est tout seul sur la piste. » Et il prit sa voiture pour venir me faire un petit coucou avant de repartir à une soirée chez des amis. En tout cas ça aussi ça a contribué à maintenir mon envie d’en faire encore plus.

5h : 110 tours, 44km.

50km sur piste en 5h44’39’’.

6h : 130 tours, 52km, soit environ ce que j’avais fait à Aulnat 3 semaines auparavant déjà (ou seulement).

Un arrêt un peu plus long me permit de bien me ravitailler en ce samedi qui débutait et qui allait être une bien longue journée. Encore 18h. La météo, pas froide, commençait à tourner à la pluie, fine d’abord, par intermittence et les projecteurs avaient plus tendance à faire penser que ça pleuvait plus qu’en réalité. Mais je sentais bien que je commençais à être trempé, alors je décidais de mettre un coupe-vent semi-imperméable pour ne pas attraper du mal.

Philippe Favreau avait laissé son relais à Thierry Viaux qui enfilait les tours à une belle allure. Philippe n’avait couru que 60km en 6 heures, gêné aux ischios et il était un peu déçu. Il allait par la suite prendre un peu de repos avant de revenir nous encourager.

7h : 147 tours, 58,8km. Il flottait toujours, le vent s’était levé. J’avais mis le MP3 pour me mettre en mode « autoroute » ou « pilote automatique ». Il fallait toutefois continuer à être lucide et ne pas oublier de boire et de grignoter régulièrement. Mes prises de temps étaient régulières

8h : 166 tours, 66,4km, et les prémices d’une grosse envie de dormir ont commencé à plomber mon allure. Comme à Aulnat, j’allais commencer à errer comme un zombie, le temps que les thés et autres boissons énergisantes fassent leur effet. Et la pluie qui fouettait le visage dans la ligne droite face au stand. Mon fils de retour de sa soirée me fit une nouvelle visite et m’aida en remplissant mes bouteilles à ma place ce qui ne me fit pas perdre de temps et m’évita de prendre froid. Quand il repartit, je me sentis vraiment seul, même si je me faisais régulièrement doubler et encourager par le troisième relayeur de l’équipe d’Herbauges AC.

9h : 183 tours, 73,2km.

10h : 200 tours, 80km pile poil du 8km/h. ça allait être dur pour le record (191km) et encore plus pour les 200 ! Même pas en rêve ! J’étais trempé : je décidai de changer de tenue, mais uniquement le haut et j’en oubliai les fondamentaux : le crémage des parties sensibles. De plus j’avais un certain manque de courage pour faire un long arrêt afin de mettre les guêtres alors que je devais m’arrêter fréquemment retirer les granules orange de mes chaussures. Mais ce n’était pas commode : il pleuvait, j’aurais été obligé d’aller dans la salle de sport et je ne me voyais pas gaspiller tout ce temps pour ça. Quelle nouille ! Troisième erreur !

11ème heure ; la plus difficile donc, car il fallut relancer après l’arrêt : 14 tours (5,6km/h !), 85,6km.

12ème heure : 19 tours, 93,2km (contre 95,7km à Aulnat). Ça allait mieux, j’étais remonté, le jour ne devait plus tarder à se lever. Pour atteindre un quelconque objectif intéressant (180km au moins) ça commençait à sentir le pâté. Mais j’allais m’accrocher, si j’étais là, c’est parce que je l’avais voulu, et par respect pour tous les bénévoles présents et pour tous les petits malades, je me devais de ne pas couiner et de continuer à engranger le plus de bornes possible. Le 4ème relayeur « tout neuf » enfilait les tours comme un métronome, me reprenant un tour tous les trois tours. Pascale était venue me refaire une petite visite pour voir si tout allait encore bien : elle s’était réveillée tôt et ne parvenait plus à se rendormir.  Sa visite me donna un petit coup de fouet et je courais à plus de 9km/h par moments, ce qui allait faire remonter ma moyenne.

100km sur piste en 12h43’16’’.

13h : 22 tours, 102km.

14h : 18 tours, 109,2km.

Le jour était levé mais la grisaille et la pluie n’avaient rien qui me fasse positiver. Moi qui espérais que ça se calmerait, que beaucoup de coureurs viendraient nous accompagner, je fus un peu désabusé, mais il fallait tenir. Et toujours les encouragements des bénévoles qui revenaient plus nombreux et plus souvent me proposer quelque ravitaillement, comme Edith par exemple.

15h : 20 tours, 117,2km.

16h : 20 tours, 125,2km.

17h : 20 tours, 133,2km.

18h : 19 tours, 140,8km.

19h : 19 tours, 148,4km.

Cette période de 5 heures entre l’heure du petit déjeuner et celle de l’apéro (pour ceux qui ne couraient pas) fut assez bonne si on considère les kilomètres effectués : 39,2 et 7,84km/h, de quoi me redonner espoir d’approcher mon record, mais j’avais trop lutté contre le temps pluvieux, le vent, la fraîcheur due à mes vêtements trempés et je ne me voyais pas batailler seul contre la montre. J’aurais eu de la concurrence, quelqu’un à aller chercher au classement ou même avec qui courir, je me serais peut-être surpassé, mais là, j’ai commencé à ressentir une certaine lassitude mentale. Les heures qui suivirent montrent bien la chute de la moyenne, en raison de fréquents arrêts et de pauses marchées. Pourtant, Noël (Patate) était présent et ça m’avait bien reboosté aussi quelque temps.

150km sur piste en 19h18’44’’.

20h : 16 tours, 154,8km.

21h : 18 tours, 162,0km.

22h : 17 tours, 168,8km = 4 marathons passés en compagnie de berurier, l’ami Emmanuel avec qui j’étais allé à Aulnat. En jean, il a couru quelques kilomètres à mes côtés avant de rentrer trop trempé de pluie et de sueur. Merci à lui pour sa présence sympathique.

Depuis le petit matin, quelques petits groupes de coureurs et coureuses avaient contribué à rendre la piste un peu moins désertique et leurs encouragements donnaient envie de prolonger l’effort.

23h : 15 tours, 176,8km. J’eus un gros trou, un moment où un rien me faisait m’arrêter, un granulé orange dans une chaussure, un petit coup de boisson alors que je n’avais pas soif, un prétexte tout aussi futile pour faire passer le temps. Mais le kilométrage n’avançait pas pour autant et il fallut le retour de Loïc Le Magueresse, coureur et marcheur (25’06’’ sur 5000m marche) pour m’emmener jusqu’au bout. Il me prodiguait des conseils afin de bien me relâcher dans mes périodes de marche. On a ainsi pu discuter d’athlétisme bien sûr et le temps sembla passer relativement vite, j’en oubliais de m’arrêter m’hydrater et donc de « jouer la montre ».

L’objectif dans la dernière demi-heure était de dépasser les 180km puis les 182km. Avec le dernier relayeur, Didier, nous nous entraidions car il voulait faire plus de 250km pour son équipe, donc pour lui non plus il n’était question de mollir.

Ce ne fut pas facile, mais je parvins à passer les 182km (en 23h57’41’’) avec en prime un tour en plus pour terminer sur un compte juste. Pendant la dernière heure, le public s’était fait plus nombreux et à chaque tour les encouragements avaient  redoublé pour arriver à leur paroxysme lors du dernier tour.

24h : 19 tours, 182,4km (en réalité, le temps réel fut de 24h00’30’’ et le passage des 24h se fit au km 182,330km.

J’étais content d’en avoir fini, un peu étourdi par toutes les marques de sympathie et les félicitations reçues, Thierry me donna le micro pour que je réponde à ses questions, je ne réalisais pas encore que j’avais fait un truc un peu dingue, même si le kilométrage aurait pu et dû être beaucoup plus important sans mon trou noir de quelques heures dans la dernière partie de ces 24 heures.

Je n’avais qu’une hâte une fois la course finie : retarder le plus possible le moment de la douche que je pressentais très douloureuse en raison de toutes mes erreurs de gestion matérielle : les brûlures sous les bras et à beaucoup d’autres endroits me faisaient mal déjà depuis plusieurs heures et je regrettais de n’avoir pas pris le temps de procéder à un crémage en règle avant le départ. Une ampoule était aussi venue gâcher la fin de la course et me faisait mal. Il faudrait penser à la soigner rapidement dès mon retour à la maison.

Après la douche épique avec le savon qui pique je me rendis dans le hall pour boire le verre de l’amitié avec toute l’équipe des bénévoles et des relayeurs.

Ensuite, je pris la voiture pour faire les 15km et rentrer chez moi vider la voiture, ranger une partie de mon « bazar » et dormir. Le lendemain matin, j’étais prévu comme juge arbitre courses sur une compétition de sprint en salle et il fallait que je sois en pleine forme.

 

A+Fab******

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27 avril 2011 3 27 /04 /avril /2011 09:43

CR des 24 heures de Séné – Championnats de France 2011 – 24/25 Avril 2011

 

L’avant course

 

C’était la 3ème fois que je courais les 24 heures de Séné et, après un record lors de ma première participation en 2008 à 191 km suivi d’une seconde participation en 2010 à 157km, j’espérais pouvoir bénéficier de toute mon expérience sur le double tour d’horloge (7ème 24h : 191km, 190,7km, 177km, 67km ( ?), 137km et 157km)) pour augmenter ma marque et la faire passer à 195km. L’entraînement intensif de ces derniers mois, les résultats des compétitions intermédiaires et le fait de venir en Bretagne avec ma famille ont contribué à me conforter dans la détermination de cet objectif. De plus, je tenais à marquer les 18 points FFA pour mon club.

Les incertitudes concernaient d’abord ma faculté à gérer la nuit, car lors de mes deux derniers 24h l’appel du sommeil fut plus fort que l’appel de la route, ensuite à supporter les douleurs qui ne manqueraient pas de venir s’installer progressivement (bursite, tendinite d’Achille, irritations aux pieds avec la moitié du parcours effectuée sur des chemins et routes avec des gravillons, frottements du maillot, du short, du cardio ou du porte dossard…), et enfin à ne pas subir les effets de la météo avec le beau temps annoncé, ensoleillé et parfois chaud en journée, venteux et frais la nuit.

J’avais réservé un cottage au camping de Séné afin d’y passer le week-end de Pâques et la semaine qui suivait et donc de pouvoir passer une bonne nuit avant le départ pour me présenter dans un bon état de fraîcheur au départ de la course. Afin que ma famille puisse venir m’encourager et aussi aller se promener pendant que j’enfilerai les tours, j’avais choisi l’option proximité : du départ (800m), du parcours (2000m), de la mer et des chemins de randonnée (100m).

Quand nous sommes arrivés de Nantes, samedi en fin d’après-midi, les gros nuages qui nous avaient accompagnés sur les derniers kilomètres de notre voyage se sont soudain libérés et nous avons eu droit à un bel orage. Je pensais qu’il ne faudrait pas que cela se reproduise le lendemain, pendant la course. Une heure de pluie bien dense après, le calme était revenu et j’ai pu aller retirer mon dossard et jeter un coup d’œil au parcours et à ses petits changements. Cette année, on allait passer dans le gymnase ce qui serait mieux pour les bénévoles, abrités. La longueur du parcours passait à 1400m ce qui faisait un compte rond pour un « calculateur perpétuel » comme moi. J’avais déjà appris la table de 14 et savais donc qu’au bout de trois tours on aurait fait 4,2km et par voie de conséquence que le marathon serait atteint en 30 tours. 5 tours = 7km, 6 tours = 8,4km, je me disais que le repère d’un tour en 10’ serait aisément mémorisable et qu’en cas de baisse de l’allure, un tour en 12’ me ferait garder du 7km/h de moyenne : donc j’aurais des points de repère facilement identifiables.

Coïncidence ou pas, je récupérais le dossard N°22, comme celui que je porterai sur la prochaine TransEurope et comme un petit clin d’œil à l’ami Gwen Quéant parti faire la traversée du Canada en courant dont c’est le N° de département. Ah ! Parfois on s’attache à de drôles de choses.

 

J’ai rencontré plusieurs coureurs certains que je connaissais déjà et d’autres dont je faisais enfin la connaissance. Je ne vais pas tous les citer, je commence à en connaître beaucoup et j’ai peur de vexer ceux que je n’aurais pas nommés. Un rapide coup d’œil sur les lieux de ravitaillement et je trouvais ma future place, là où le lendemain je pourrais entreposer mon ravitaillement personnel. Je scotchais sur la table du stand de ravitaillement individuel une feuille avec mon nom et N° de dossard. Si j’avais le droit de stationner ma voiture juste à côté, ce serait nickel, pensai-je alors. J’étais entouré à gauche par les emplacements d’Alain David et d’Hervé Bec, deux fidèles circadiens et à droite par deux coureurs de Libourne.

 

Le jour J

Après une bonne nuit, même si je ne fis pas le plein de sommeil,  je me levai, pris mon petit déjeuner – il était 7h – je me mis en tenue, hésitant quelque peu entre le short et le cuissard, optant finalement pour ce dernier. Je n’oubliai pas de me mettre de la crème protectrice aux pieds, de fixer la puce à la cheville (système velcro), et de préparer les diverses affaires dont j’aurai besoin.

Nous nous rendîmes, ma femme et moi, sur le parking du stade, ayant l’autorisation de stationner juste là où j’avais réservé mon emplacement : j’étais content de savoir qu’à tout moment je pourrais accéder à mes tenues de rechange. Il était 8h et le départ aurait lieu dans deux heures, mais à 9h15 on devrait aller à pied rejoindre la ligne de départ située dans le bourg de Séné, à 1400m, ça laissait le temps de s’installer et de procéder aux derniers réglages. Il faisait encore frais, les rayons du soleil n’ayant pas encore atteint une grande puissance, mais nul doute qu’on aurait à s’adapter à ce beau temps. Je me rendis compte que je n’avais pas pensé à la crème solaire ; tant pis, on verrait bien au fil des heures.

Le cortège se mit en route pour rallier la ligne de départ, empruntant à contre sens le parcours du tronçon de jonction entre le site du départ et le circuit : le bras de mer, les presqu’îles, les zones marécageuses et toute la faune et la flore rendaient le paysage de toute beauté par cette matinée ensoleillée d’avril. On se serait cru en juillet ! Une boulangerie était ouverte et Pascale alla m’acheter un dernier flan pour la route, j’avais pris mon petit déjeuner depuis assez longtemps et j’avais de nouveau faim. Avec JBJ et d’autres coureurs nous nous souhaitions une bonne course, on nous appela pour nous placer derrière la ligne blanche de départ puis le maire fit un petit discours. A la fin de celui-ci, il donna le coup d’envoi à 10h précises. Je mis en route tous mes appareils enregistreurs : GPS, cardio, chrono, et me rendis compte que le GPS n’avait toujours pas localisé l’endroit ! Pourvu qu’on ne se perde pas dans le Golfe ! plaisantai-je. Le peloton s’ébranla dans les petites rues de Séné puis s’engouffra dans un chemin de randonnée pour descendre de manière assez abrupte vers le bord de mer que nous allions longer afin de rejoindre le parcours des 24h.

 

La course

               

1er passage sur la ligne de pointage en 8’46 (et 1400m) et succession de tours effectués entre 8’ et 9’30. Après quelques inquiétudes, sans fondement, sur le pointage exact des tours (on n’entendait pas toujours le bip alors que le passage était néanmoins pris en compte) je rentrai peu à peu dans mon 24h.

1ère heure : 6 tours (8,4km en 53’40)

2ème heure : 7 tours => total 13 tours (18,2km en 1h56’31)

3ème heure : 7 tours => total 20 tours (28,0km en 2h58’32)

Jusque là, tout allait bien, je tournais certes un peu rapidement, mais je me sentais bien ; la FC moyenne entre 115 et 120 pendant 1h30 était passée entre 120 et 130 lors des 1h30 suivantes, conséquences du soleil de la chaleur qui commençait à augmenter malgré un petit vent et peu à peu certaines zones d’ombres rétrécissaient. De nombreux arrêts pour uriner traduisaient ma bonne hydratation d’avant course et me permettaient de régler mon allure et de ne pas tomber dans l’euphorie qui semblait avoir gagné le peloton : j’avais l’impression de me trouver dans une compétition de Formule 1 avec ma « Deudeuche » ! Que les premiers me dépassent toutes les 25 à 30’, c’était dans le domaine du normal, vu l’écart de niveau, mais quand j’ai vu que tout le monde, ou c’était l’impression que j’avais alors, me doublait et me redoublait, j’étais dans la peau des Dupondt dans Tintin au Pays de l’Or Noir, quand ils descendent de la jeep croyant qu’ils étaient arrêtés…

Mais j’allais descendre moi aussi de la jeep quelques minutes plus tard. Pendant la 4ème heure, après 3h23’ de course pour être précis, je connus un nouvel épisode de montée brusque de mon rythme cardiaque et dus m’arrêter m’asseoir à mon stand dans un premier temps puis m’allonger dans la salle les jambes en l’air par la suite. 15’ plus tard, ce malaise était passé et je pus reprendre la course. La FC était montée jusqu’à 196.

                4ème heure : 5 tours => total 25 tours (35,0km en 3h57’12)

Peu après le début de la 5ème heure, le rythme cardiaque recommença à monter en flèche et m’obligea à nouveau à m’allonger, cet arrêt ne durant qu’à peine 10’ (FC maxi 197). Je repris la course en me disant qu’avec de nouveaux arrêts du même style je n’allais pas monter en kilométrage et que j’aurais dû apporter mes Sudoku.

                5ème heure : 5 tours => 30 tours (42,0km en 4h53’47)

Enfin un premier marathon de fait.

                6ème heure : 6 tours => 36 tours (50,4km en 5h53’49) Passage aux 50km en 5h52’.

                7ème heure : 5 tours => 41 tours (57,4km en 6h51’49)

Le soleil avait bien rougi tout mon corps, enfin, les parties exposées à ses rayons et avec mon futur beau bronzage « Marcel » j’imaginais les regards amusés des gens quand je devrai aller à la piscine. Pour le cuissard, il y avait déjà eu des prémices de bronzage « cycliste » le week-end dernier lors du marathon de Nantes. L’astre diurne avait tourné peu à peu et les portions ombragées et exposées au vent me donnaient une impression de frais voire de froid. J’avais peur d’attraper du mal après avoir pris autant de coups de soleil si bien que je me décidai de m’arrêter enfiler un t-shirt sous mon débardeur de club ainsi que de protéger mes bras en enfilant mes manchons, ceux gagnés à Aulnat (coucou Droopy).

                8ème heure : 5 tours => 46 tours (64,4km en 7h52’24)

Je tournais depuis un bon moment entre 10’30 et 12’30 au tour mais la FC était bien redescendue, aux alentours de 120/125 de moyenne.

                9ème heure : 5 tours => 51 tours (71,4km en 8h51’54)

                10ème heure : 5 tours => 56 tours (78,4km en 9h49’01)

Second marathon en 5h45’59, deux marathons en 10h39’46.

                11ème heure : 5 tours => 61 tours (85,4km en 10h50’35)

Après 11h de course je me décidai à effectuer un arrêt aux stands afin de passer ma tenue de soirée, enfin plus précisément ma tenue pour la nuit : je conservai le même cuissard mais je mis un maillot sec, un sweat-shirt et mon coupe-vent de club. Je me couvris la tête d’un bonnet léger. Je changeai aussi de chaussures après m’être fait masser et badigeonner les pieds de Nok par Pascale : que ça faisait du bien et c’était moins douloureux que de le faire soi-même. Je fus soudain pris de tremblements de froid incontrôlables si bien que cela inquiéta mon entourage. Ce moment désagréable passa vite, tout comme cet arrêt qui passa trop vite tellement il me faisait du bien  même si je pris le temps de m’alimenter d’une nouvelle petite purée avec du jambon ainsi qu’avec un peu de gâteau de riz au caramel. J’avais aussi entamé mon stock de panachés depuis la fin d’après-midi, me délectant du pétillant sucré ce qui changeait de mes petites bouteilles d’eau sucrée que Pascale me remplissait au fur et à mesure que je les terminais, ce qui à la longue ne me faisait pas perdre de temps à les remplir moi-même.

                12ème heure : 4 tours => 65 tours (91,0km en 11h51’44)

Je repris ma course et je fus agréablement surpris de voir l’ami Bérurier (alias Emmanuel, ou l’inverse, l’alias) venu spécialement voir la course avant de reprendre la route de Nantes vers minuit. Je suis sûr qu’il était venu en reconnaissance avant de se lancer lui aussi dans l’aventure (Oui, oui, fonce béru). J’aperçus aussi Philippe, rencontré sur la MiniMil’Kil de 2009 avec qui j’avais flâné sur les routes millavoises faisant le terrasses des bars à St Rome du Tarn ou autres villages de la région. Toutes ces rencontres me redonnèrent du cœur à l’ouvrage et sachant que ma famille allait passer la nuit au camping pour me retrouver tôt le lendemain matin, je me mis en configuration « musique » afin de faire passer les kilomètres plus rapidement. Je me débarrassais de mon GPS qui arrivait en fin d’autonomie et pris mon second chronomètre Casio.

                13ème heure : 5 tours => 70 tours (98,0km en 12h50 environ)

Passage aux 100km en 13h12’

                14ème heure : 5 tours => 75 tours (105,0km en 13h58’26)

 

Bonne nouvelle pour les allergiques aux chiffres et aux maths, à partir de ce moment dans la course, je n’ai pu enregistrer que les temps de passage tous les 2 ou 3 tours et extrapoler  ceux qui précèdent l’heure complète avant mise à jour plus précise :

 

78t = 14h44’58 = 109,2km

15ème  heure : 4 tours => 79 tours (110,6km en 14h58 environ)

81t = 15h24’41 = 113,4km

84t = 15h57’06 = 117,6km

                16ème heure : 5 tours => 84 tours (117,6km en 15h57’06)

87t = 16h32’09 = 121,8km

                17ème heure : 5 tours => 89 tours (124,6km en 16h55 environ)

90t = 17h10’29 = 126,0km. Troisième marathon en 6h13’54.

                18ème heure : 4 tours => 93 tours (130,2km en 17h51’56)

96t = 18h21’02 = 134,4km

19ème heure : 6 tours => 99 tours (138,6km en 18h49’26)

102t = 19h21’19 = 142,8km

103t = 19h31’44 = 144,2km

                20ème heure : 6 tours => 105 tours (147,0km en 19h55 environ)

106t = 20h10’26 = 148,4km

108t = 20h38’14 = 151,2km

                21ème heure : 4 tours => 109 tours (152,6km en 20h50 environ)

111t = 21h09’13 = 155,4km

114t = 21h40’23 = 159,6km

                22ème heure : 6 tours => 115 tours (161,0km en 21h51 environ)

119t = 22h32’11 = 166,6km

120t = 22h41’51 = 168,0km (quatrième marathon en 5h31’22)

                23ème heure : 6 tours => 121 tours (169,4km en 22h52 environ)

125t = 23h30’59 = 175km

                24ème heure : 7 tours + 65m => 128 tours + 65m = 179,265km.

 

Après la lecture de cette fastidieuse série de chiffres qui sera précisée avec les prises de temps officielles et à laquelle j’ajouterai mon classement au fil des heures, je me souviens avoir regardé à chaque passage ma position au général. Dès le début de l’épreuve, j’étais loin dans les profondeurs du classement, après la 80ème place voire même pendant une certaine période au-delà de la 100ème place. C’est que ces championnats étaient très relevés et aussi certains coureurs se sont jetés dès le début dans une course folle du style « ça passe ou ça casse ». Au vu de ma remontée au classement (je termine à la 33ème place), ça a beaucoup cassé.

L’entrée dans la nuit sur ce genre d’épreuve s’accompagne souvent d’une grande baisse de fréquentation du circuit par les coureurs, certains effectuant de longues pauses pour se changer et se restaurer, d’autres pour dormir un peu parfois beaucoup. Certains se sentant trop loin des objectifs fixés se résignent et cessent de lutter. Moi pas.

J’avais assez dilapidé mon temps entre tous mes arrêts pour continuer de me reposer, alors j’ai profité de ce que le circuit soit moins densément peuplé pour tailler la route et enfiler les kilomètres et, mine de rien, pendant qu’on court, on fait augmenter son score et je voyais peu à peu mon classement s’améliorer. Certes il y eut aussi quelques abandons de coureurs que le soleil avait usés et à qui il avait oté toute envie de continuer le calvaire d’autant que des problèmes gastriques étaient venus s’ajouter aux douleurs musculaires et tendineuses. L’hydratation que certains pensaient correcte, la perte de quantité de sels minéraux et d’autres facteurs plus complexes sont venus annihiler toute velléité de poursuite de la compétition.

Je me faisais doubler moins souvent que lors de la partie diurne de ces 24h et en revanche c’est moi qui dépassais nombre de coureurs qui avaient néanmoins une large avance sur moi. Je n’était plus la « Deudeuche » du début ou alors c’étaient les F1 qui s’étaient transformées.

Dans la journée, on avait été encouragés et même acclamés lors de chacun de nos passages sur la ligne de pointage et sur le parcours aussi et, pendant la nuit, au passage devant les stands cela était devenu un rituel très apprécié. Les bénévoles, que je remercie aussi de tout mon cœur pour leur gentillesse et leur dévouement, ont été des acteurs indispensables contribuant à la bonne tenue de cette course.

                J’ai eu la chance et le privilège, comme tous les autres coureurs présents sur le circuit, et comme les spectateurs, d’assister à un grand championnat, de vivre le suspens en direct de l’intérieur. On voyait les gars de tête nous dépasser et d’un rapide coup d’œil on sentait s’ils étaient encore bien ou s’ils commençaient à piocher et dans la nuit, quand j’ai vu à certains moments que j’en doublais certains je me posais des questions en leur souhaitant de vite se reprendre. J’ai beaucoup apprécié les petits mots de certains d’entre eux qui, malgré la course et la tension, n’oubliaient pas de nous encourager. J’ai assisté au coup de moins bien de Jean Marc au retour progressif de Ludovic sur lui, à la folle remontée d’Emmanuel et au dépit de Denis récoltant la plus mauvaise place dans l’histoire, et à la chevauchée finale du futur vainqueur.

                Je suis fier aussi d’avoir vécu ces championnats, avec autant de coureurs au-dessus de 250km, avec autant de coureurs au-dessus de l’ancien record détenu par Dominique et je suis admiratif devant la performance d’Alain David qui était détenteur d’un record à 187km jusqu’alors et qui est passé à plus de 230km. En rêvant un peu, mon record étant de 191km… Je rigole !

 

                Je suis allé recourir mardi soir, depuis le camping pour me refaire un petit tour de circuit en empruntant le chemin dans le bas de Séné puis le parcours que j’avais fait 127 fois. Une 128ème boucle pour le fun et pour me rappeler que j’ai vécu ici un autre grand moment de vie comme la course à pied peut nous en faire vivre.

 

A+Fab*****

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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 15:43

 

C.R. des 24 heures de Séné : 22 et 23 mai 2010.

 

Prélude.

Je souhaite d’abord rassurer tous mes « supporters », ceux qui se faisaient du soucis de voir que je « n’y arrivais » plus, que la TransEurope avait cassé le ressort, celui qui me permettait d’avancer, de voir que j’étais rentré dans un cycle de blessure et de doute. Je ressors de ce week-end en Bretagne régénéré mentalement, regonflé à bloc pour filer vers ma cinquième étoile et toute cette période difficile, même si au niveau des blessures elle n’est pas totalement terminée, semble en bonne voie pour redevenir plaisante. Ma trilogie de mai (Marathon/100km/24h) s’est achevée plus que correctement par rapport à ce que j’avais imaginé.

 

Intro.

Séné, c’est pour moi un symbole dans mon passage sur le double tour d’horloge. Et cette épreuve de longue haleine s’est une nouvelle fois avérée être une course pleine de satisfactions à défaut de m’avoir permis d’approcher mon record qui date de … Séné 2008 (191,015km).

 

Je ne suis pas déçu par mon résultat (157,312km) compte tenu de la météo (soleil, chaleur...) et de l'état de fraîcheur du bonhomme (100km de Chavagnes le week-end dernier, le marathon de Nantes en début de mois, tendinite tenace d'Achille agrémenté d'une petite bursite, baisse flagrante des performances...), de mon manque évident de sommeil (coucher 23h, sommeil en pointillés, réveil à 5h, chargement de la voiture, 1h20 de route puis installation sous le chapiteau réservé aux coureurs…) : mais j'ai retrouvé mon fighting spirit pour me dépasser et arracher ces « 4 marathons moins 11km », performance somme toute assez inespérée au vu de ma drôle de gestion de ces 24h.

 

L’avant-course.

Comme d’habitude, et je ne suis pas le seul, j’avais prévu trop d’aliments dans mon ravitaillement personnel et même avec l’expérience qui montre qu’après 10 ou 12 heures on ne peut plus avaler ce qui nous faisait encore envie en début de course, je suis reparti chez moi avec des stocks qui seront longs à écouler.

 

Pour une fois, pas de soucis quant au choix de la tenue : déjà 20° au départ, plein soleil, donc le short, le t-shirt orange fluo « 100km de Chavagnes » (acheté le week-end dernier comme souvenir, car je n’allais quand même pas courir avec le beautiful sac à dos beige et la belle ardoise peinte, à l’intérieur, gagnés pour avoir été au bout de moi-même et des 100km vendéens), la casquette, le mouchoir et le bandeau porte bouteille (25cl de jus de citron), la paire de running Mizuno Alchemy 9, une taille et demie plus grande que ma pointure habituelle et mon chrono, sans la ceinture cardio cette fois-ci.

J’avais pris le temps et le soin de me badigeonner les pieds de crème anti frottements (on dit aussi se « noker » les pieds), de positionner de petits pansements sur les tétons et de m’enduire les zones potentielles de brûlures de vaseline ce qui évite une après course douloureuse. Seul oubli, mais de taille : pas pris de crème solaire, ma fille étant partie en week-end au bord de la mer en emportant le tube familial.

Mais le parcours étant relativement ombragé, je savais que je pourrais courir assez souvent à l’abri du soleil.

 

La course.

 

9h30, les organisateurs nous invitent à nous rendre sur le site du départ, dans le bourg de Séné situé à 1300m et qui servira de « premier tour ». C’était agréable de cheminer sur les sentiers qui accueillent le raid du Golfe de début juillet et de profiter du paysage tranquille d’un petit matin printanier breton.

Après un briefing et le mot du maire, coureur lui aussi qui était en train de faire son footing matinal, nous sommes partis à 10h précises.

Mon départ fut prudent, 9 à 9,5 km/h, et je conservais cette allure pendant les trois premières heures. J’avais prévu d’enregistrer mes temps de passage tous les 3 tours, soit tous les 4km environ, une boucle mesurant 1342m à quelque chose près.

Les temps de passage donnés en direct sur le site de la course ne considéraient que le kilométrage après un nombre de tours complets d’où certaines différences avec l’allure réelle.

A la fin de la 1ère heure de course, j’avais effectué 6 passages sur la ligne de pointage, soit 8,070km, mais en réalité, j’étais à 200 ou 300m d’un nouveau passage soit plus près des 9km/h. Ma 2ème heure m’indiqua 17,468km puis la 3ème heure 26,867km, donc je tournais sur la base de 7 tours à l’heure environ. Depuis le début, mes problèmes tendineux m’avaient laissé tranquille, ou tout au moins je n’y prêtais pas attention outre mesure d’autant plus qu’il y avait d’autres facteurs à gérer : il commençait à faire chaud, je devais penser à boire régulièrement, le parcours sur les deux tiers de sa longueur empruntait des chemins dont les graviers s’invitaient parfois dans les chaussures histoire de participer à la course et la poussière s’immisçait par la partie de la chaussure composée d’une toile aérée, sur le devant et le dessus. Aussi un léger faux plat commençait-il à devenir de plus en plus pentu, impression certainement amplifiée par son exposition totale au soleil. Beaucoup en profitaient pour marcher à cet endroit.

Les organisateurs et bénévoles aux petits soins pour leurs coureurs eurent la bonne idée de placer à plusieurs endroits du parcours des récipients d’eau afin qu’on puisse se mouiller et se rafraîchir.

Il fallait faire aussi attention aux juges arbitres qui veillaient à ce que la course se déroule dans des conditions d’équité parfaite pour tous les participants, donc il était interdit de se faire ravitailler en dehors de la zone destinée à cet effet et personne ne devait accompagner un coureur, que ce soit à pied, à cheval ou en voiture, même pour discuter de la pluie ou du beau temps. Un coup de sifflet et un avertissement verbal était alors adressé au contrevenant qui, en cas de récidive, recevrait bien vite un carton jaune puis un rouge s’il persévérait.

 

Début de la 4ème heure : il était temps de refaire le plein de mes petites bouteilles en sirop de citron dilué avec de l’eau de manière à ce que le sucre ne soit pas trop concentré. J’avais préparé 3 litres de boisson de réserve qui se trouvaient dans ma glacière et j’avais aussi apporté des panachés, des jus de raisin, de l’eau pétillante et de l’eau plate. Je remplissais donc 6 petites bouteilles qui allaient me faire tenir jusqu’en fin d’après-midi, sachant qu’il y avait aussi un poste de ravitaillement pour les coureurs un peu plus loin où je pouvais à tout moment boire un complément d’eau pétillante. J’avais aussi commencé à anticiper la fringale en m’arrêtant de temps en temps manger un peu de gâteau de riz ou un petit cake ou encore des chips et des noix de cajou.

4ème heure : 34,922km.

5ème heure : 42,978km (passage « officieux » du marathon en 4h53’34 » à la marque 750m après le début de ce 32ème tour).

6ème heure : 51,034km, passage aux 50 en 5h50’.

7ème heure : 57,747km.

Peu avant la 8ème heure, je me décidais à effectuer un premier véritable arrêt. Il était 18 heures, le soleil était encore féroce, les bras avaient bien rougi, je ne regrettais pas d’avoir baissé l’allure dès la 4ème heure. Il était temps de faire le point sur les pieds. Je retirais mes chaussettes, remettais une bonne couche de crème, vidais les chaussures de tous les petits cailloux et poussières, vérifiais qu’il n’y avait pas d’ampoule ou de risque d’en attraper. Je conservais ma tenue de départ et repartais pour atteindre le nouveau cap fixé : les 12h de course où j’avais prévu de refaire un check up complet et de changer de tenue.

Cette fin d’après-midi fut longue, le soleil déclinait et comme il avait tourné j’étais content de voir que de nouvelles zones d’ombre étaient apparues, en revanche d’autres portions du parcours étaient maintenant exposées mais plus pour très longtemps.

Mon arrêt me fit descendre sous les 8km/h de moyenne et à la 8ème heure j’avais 63,117km au compteur.

9ème heure : 69,830km.

10ème heure : 76,543km.

Pour nous changer les idées, on pouvait voir arriver sur le site les coureurs des 12 heures qui s’étaient garés le long du parcours et c’est ainsi que je vis Hervé Rozec (AirV) avec qui je m’attardais bavarder quelques secondes, sachant qu’on aurait le temps de se voir quand sa course aurait démarré. Il y avait eu toute la journée une bonne ambiance à chaque passage aux stands et on sentait une sorte d’effervescence monter par l’approche du départ des 12 heures, même si les participants n’étaient pas nombreux.

11ème heure : 81,914km.

12ème heure : 88,627km.

Les coureurs des 12 heures prirent le départ alors que j’étais au milieu de mon tour et je ne tardais pas à voir dans le tour suivant le premier me passer comme une fusée suivi d’autres bolides puis ce fut le tour d’AirV.

Des bolides, j’en avais quand même vu pas mal depuis le départ des 24 heures, me faisant prendre un tour assez régulièrement par Jean Marc Bordus le futur vainqueur et par plusieurs autres bien placés au classement. Je n’ai pas vu certains coureurs pendant de longues heures me demandant s’ils ne s’étaient pas arrêtés se reposer ou s’ils n’avaient pas abdiqué. Mais on devait courir à la même allure et nous trouver aux antipodes du parcours. Je continuais encore une petite heure, profitant de la relative fraîcheur de la nuit tombée, mais je me demandais comment j’allais pouvoir gérer les douleurs qui commençaient à influer sur mon optimisme : le ressenti du mal, je l’avais, je l’avais rangé dans un coin de ma tête pour ne plus avoir à m’apitoyer sur mon sort, et je me décidais quand même à effectuer une tentative de « recollage de morceaux »  en allant voir les podologues et le médecin.

Ils me posèrent une bande protectrice pour soulager les frottements dus à ma bursite au talon droit, ils me badigeonnèrent d’abord l’endroit douloureux de crème anti inflammatoire avant de placer le strap protecteur. Je repris la course quelques tours puis je fus pris d’une énorme envie de dormir. Je payais là mon manque de sommeil de la semaine et surtout de la nuit précédente. Je me décidais à aller m’allonger quelques minutes sur un lit de camp, les jambes en l’air contre le mur du gymnase puis quand je me sentis bien je décidais de dormir un petit peu. Je verrais bien si j’allais dormir une heure ou plus.

Je suis resté à dormir/somnoler une petite heure et je décidais de reprendre la course.

13ème heure : 93,997km.

14ème heure : 96,682km.

Je pris un bon café et grignotais quelques biscuits avant de repartir, mais j’avais froid lors de ce premier tour de reprise de la course et j’enfilais donc un coupe-vent et un bonnet léger le temps de me réchauffer. Deux tours après, je m’en étais débarrassé car du coup j’avais trop chaud.

J’allais engranger les kilomètres pendant les quelques heures qui suivirent, même si le rythme n’était pas très élevé en raison des nombreuses pauses marchées. Je courais jusqu’à ce que je rattrape un petit groupe de marcheurs, voire un seul marcheur, avec qui je restais quelques centaines de mètres puis je me mettais à recourir jusqu’au suivant et ainsi de suite. A chaque passage sur le tapis de pointage, je constatais que « ça avançait » quand même. Je prenais aussi le temps de bien me ravitailler en consommant une soupe ou une assiettée de purée au gruyère et au jambon, en prenant de temps à autres un café pour me maintenir éveillé.

15ème heure : 102,053km.

16ème heure : 107,423km.

17ème heure : 112,794km.

18ème heure : 119,507km

19ème heure : 124,877km.

De nouveau je me mis à lutter contre une grosse envie de dormir et constatant qu’à plusieurs reprises je faillis finir dans le décor, je décidais de faire une nouvelle pause en passant par la case podologue une seconde fois.

Mon arrêt fut de l’ordre d’une heure, soins compris, pendant laquelle je réussis à dormir un peu non sans avoir surélevé mes jambes afin de les prélasser.

Quand je repris la course, une nouvelle fois j’eus froid et me recouvris avec mon coupe vent et mon bonnet…que je ne conservais que l’espace d’un tour ou deux ayant à nouveau chaud. J’enfilais néanmoins mes protège bras, ceux gagnés à Aulnat, pour couvrir mes avants bras exposés trop longuement au soleil de la veille.

20ème heure : 126,220km, soit 3 marathons.

C’est alors que, fidèle à mon habitude, j’entrepris de calculer ce qu’il était possible de faire si je courais un peu plus vite. A 6km/h ça me faisait atteindre les 150km, à 7, je pourrais presque faire 155km et si je réussissais à maintenir une cadence de 6 tours à l’heure (8km/h) je serais en mesure d’approcher les 160 si je n’avais pas de baisse de régime d’ici l’arrivée.

J’ai aussi profité de ma relative fraîcheur retrouvée pour encourager quelques concurrents qui semblaient avoir un peu relâché leur rythme et dont certains se seraient contentés de finir tranquillement : non mais, un 24h c’est pas des vacances !

21ème heure : 134,276km.

22ème heure : 140,989km.

23éme heure : 149,044km.

Comme je ne suis pas quelqu’un qui lâche prise facilement, même si ces derniers temps c’était devenu quelque chose d’habituel, j’ai pris sur moi pour continuer à gagner des kilomètres et des places.

Et puis l’ami Hervé qui ne trouvait plus la motivation pour aller chercher un kilométrage, j’espère avoir contribué un petit peu à la reprise de son allure le portant plus loin au-delà des 100km. Il finira sur le podium : je suis content pour lui.

Ainsi, au final, je fais 157,312km ce qui me satisfait pleinement compte tenu de ma santé des derniers mois, de mon enchaînement marathon/100km/24h en 3 semaines, du déroulement de la course avec sa chaleur diurne et nocturne ainsi que de mon envie trop forte de dormir.

 

Hier, dimanche, je n’avais qu’une hâte, dormir, dormir, dormir. La route en voiture après une petite période de repos à l’ombre juste après le repas fut assez pénible, je dus m’arrêter deux fois sur des aires de stationnement pour essayer de dormir. Arrivé à la maison, je vidais la voiture, effectuais un rapide rangement de mes affaires puis direction canapé où je comatais quelques heures. La nuit fut assez bonne, malgré la chaleur et les suées dues à la course au soleil.

Ce matin, au réveil, pas trop de bobos, les courbatures habituelles mais ne m’empêchant ni de monter ni de descendre les escaliers ni même d’aller chercher le pain à pied à la boulangerie située à un demi kilomètre de chez moi. Deux petites ampoules soignées juste au sortir de la douche d’après course continuent de sécher maintenant, ma bursite me laisse tranquille, on verra après la promenade de cet après midi si j’ai d’autres séquelles de cette nouvelle aventure dans l’ultra.

Maintenant, place à la récupération, à la guérison complète de mes petites douleurs et à une ébauche de réentraînement afin d’arriver sur la Transe Gaule en pleine possession de mes moyens.

 

A+Fab****

ci-dessous, mes relevés Polar (sans cardio)

 

Tour       Temps    Temps au tour                  FC              Max        Moy       Min      Dist           min/km  

1.             0:08:39.100   0:08:39.1 0              0              0              0              1357        6:22        

2.             0:52:34.300   0:43:55.2 0              0              0              0              6713        6:32        

3.             1:18:43.700   0:26:09.4 0              0              0              0              4028        6:29        

4.             1:45:06.900   0:26:23.2 0              0              0              0              4028        6:33        

5.             2:12:44.900   0:27:38.0 0              0              0              0              4028        6:51        

6.             2:39:18.800   0:26:33.9 0              0              0              0              4028        6:35        

7.             3:07:28.200   0:28:09.4 0              0              0              0              4028        6:59        

8.             3:36:23.000   0:28:54.8 0              0              0              0              4028        7:10        

9.             4:07:59.500   0:31:36.5 0              0              0              0              4028        7:50        

10.           4:38:52.800   0:30:53.3 0              0              0              0              4028        7:40        

11.           5:09:07.700   0:30:14.9 0              0              0              0              4028        7:30        

12.           5:37:38.500   0:28:30.8 0              0              0              0              4028        7:04        

13.           6:16:38.300   0:38:59.8 0              0              0              0              4028        9:40        

14.           6:45:35.200   0:28:56.9 0              0              0              0              4028        7:11        

15.           7:21:02.400   0:35:27.2 0              0              0              0              4028        8:48        

16.           8:06:36.000   0:45:33.6 0              0              0              0              4028        11:18      

17.           8:40:00.000   0:33:24.0 0              0              0              0              4028        8:17        

18.           9:20:16.000   0:40:16.0 0              0              0              0              4028        9:59        

19.           10:08:31.0     0:48:15.0 0              0              0              0              5370        8:59        

20.           10:38:58.0     0:30:27.0 0              0              0              0              2685        11:20      

21.           11:20:24.0     0:41:26.0 0              0              0              0              4028        10:17      

22.           11:54:28.0     0:34:04.0 0              0              0              0              4028        8:27        

23.           12:32:21.0     0:37:53.0 0              0              0              0              4028        9:24        

24.           13:14:38.0     0:42:17.0 0              0              0              0              4028        10:29      

25.           15:16:35.0     2:01:57.0 0              0              0              0              5370        22:42      

26.           16:14:29.0     0:57:54.0 0              0              0              0              6713        8:37        

27.           16:50:16.0     0:35:47.0 0              0              0              0              4028        8:53        

28.           17:13:18.0     0:23:02.0 0              0              0              0              2685        8:34        

29.           18:14:27.0     1:01:09.0 0              0              0              0              5370        11:23      

30.           18:52:23.0     0:37:56.0 0              0              0              0              4028        9:25        

31.           20:19:23.0     1:27:00.0 0              0              0              0              4028        21:35      

32.           20:48:34.0     0:29:11.0 0              0              0              0              4028        7:14        

33.           20:57:03.0     0:08:29.0 0              0              0              0              1342        6:19        

34.           21:08:21.0     0:11:18.0 0              0              0              0              1342        8:25        

35.           21:19:31.0     0:11:10.0 0              0              0              0              1342        8:19        

36.           21:29:52.0     0:10:21.0 0              0              0              0              1342        7:42        

37.           21:41:46.0     0:11:54.0 0              0              0              0              1342        8:52        

38.           21:51:45.0     0:09:59.0 0              0              0              0              1342        7:26        

39.           22:01:15.0     0:09:30.0 0              0              0              0              1342        7:04        

40.           22:13:30.0     0:12:15.0 0              0              0              0              1342        9:07        

41.           22:24:09.0     0:10:39.0 0              0              0              0              1342        7:56        

42.           22:38:21.0     0:14:12.0 0              0              0              0              1342        10:34      

43.           22:49:03.0     0:10:42.0 0              0              0              0              1342        7:58        

44.           22:59:10.0     0:10:07.0 0              0              0              0              1342        7:32        

45.           23:10:23.0     0:11:13.0 0              0              0              0              1342        8:21        

46.           23:21:02.0     0:10:39.0 0              0              0              0              1342        7:56        

47.           23:31:38.0     0:10:36.0 0              0              0              0              1342        7:53        

48.           23:41:08.0     0:09:30.0 0              0              0              0              1342        7:04        

49.           23:50:00.0     0:08:52.0 0              0              0              0              1342        6:36        

50.           23:58:42.0     0:08:42.0 0              0              0              0             1342         6:29

51            24:00:00:0     0:01:18.0 0             0              0             0              210          6:11

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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 18:48

C.R. des 100 km de Chavagnes en Paillers, le 15 mai 2010 : 11h58’41.

 

Je n’étais pas revenu à Chavagnes depuis les championnats de France 2007 où j’avais couvert la distance en 10h51’11’’. Entre temps, le parcours a été modifié : les 4 boucles de 25km d’autrefois ont été remplacées par 6 boucles de 16,5km environ. En soi, ce n’était pas très important, la distance à parcourir restant de 100km. Aussi, j’allais découvrir de nouveaux tronçons et en emprunter certains « à l’envers » par rapport aux éditions auxquelles j’avais participé.

Le lieu départ n’a pas changé, mise à part la première petite boucle de 734m à effectuer avant de s’élancer dans la nuit noire. Rapidement on atteint le hameau de Benaston où tous les ans on a droit à un concert de cloches de la chapelle, puis on passe par-dessus l’autoroute avant de tourner à gauche pour traverser les lieux-dits la Duranderie (poste d’épongeage N°1), la Joussetière et on file ensuite vers la forêt de Graslas où nous devons courir sur des chemins gravillonneux mais bien entretenus. Le ravitaillement N°1 est situé dans la forêt qu’on quitte à l’entrée des Brouzils non sans l’avoir longée un bon moment dans le sens inverse de l’ancien parcours. Le poste d’épongeage N°2  suivi d’un virage très serré nous renvoie vers Chavagnes. C’est toujours à contre sens de l’ancien tracé sur une petite route de campagne aux noms évocateurs (Bois Joli, Bel Air, Belle Noue) qu’on va courir jusqu’à ce qu’on rejoigne la fin « habituelle » du tour avec le ravitaillement N°3 tenue par les Kékés du bocage où il règne une ambiance permettant aux coureurs de se refaire une santé morale et physique pour finir le tour dans de bonnes conditions. Les 4 kilomètres restants pour terminer le tour traversent une plaine sur laquelle on aperçoit les autres coureurs, certains en avance d’un bon kilomètre. Quand on arrive sur le site du départ et de l’arrivée, il y a du monde et les encouragements permettent alors d’entamer la boucle suivante avec envie.

 

Ma course fut … longue et parfois, souvent même, douloureuse. Je traîne une tendinite d’Achille, depuis la mi-janvier, qui évolue en bursite (gonflement de la partie antérieure du talon, rougeur et chaleur). J’arrive à courir à des allures d’endurance sans trop ressentir le mal, mais dès que je veux allonger la foulée, l’inflammation me rappelle à l’ordre. Néanmoins, j’arrive parfois à courir plus vite sans trop de douleur.

Je suis parti sur des bases de 11h, soit à 6’15’’ au kilomètre au début sachant qu’au bout d’un certain temps je m’arrêterai aux ravitaillements ou je ferai une alternance course-marche. Il faisait frais, mais pas froid comme la veille, le ciel étant couvert, la température devait être de 8/9°. Le bonnet sur la tête, les gants, deux t-shirts, des manchons pour protéger mes bras et le short, ma tenue était légère. J’avais aussi pris mon holster avec une petite gourde de sirop et tenais à la main une petite bouteille de 25cl qu’il était prévu que je remplisse à chaque point d’eau (épongeage et ravitaillement) soit tous les 3 à 4 kilomètres. Mes temps de passage pris tous les 5000m m’ont informé que ma marge de sécurité n’était pas grande pour l’objectif de réaliser moins de 11h :

5km : 31’07 

10km : 1h05’13 (34’06 pour les derniers 5km)

15km : 1h37’07 (31’54)

Cela paraît irrégulier comme gestion, mais j’ai dû passer plus de temps à me ravitailler, à retirer les graviers des chaussures et à effectuer des arrêtes techniques entre le 10ème et le 15ème km.

Au passage sur la ligne de fin du premier tour (km 17,3) je m’arrête pour changer de tenue : le bonnet est remplacé par … rien, plus de lampe électrique, le MP3 prêt à être utilisé, si bien que j’ai perdu quelques précieuses secondes en plus de celles passées au ravitaillement.

20km : 2h12’14 (35’07)

25km : 2h44’42 (32’28)

Et c’est là que je me suis fait prendre un tour par l’homme de tête qui passait le marathon.

30km : 3h16’24 (31’42)

Pendant ces 10/15km, l’allure est plus régulière, je n’ai pas gaspillé de temps avec des arrêts et j’ai pu découvrir le parcours au grand jour, ce qui n’avait pas été le cas dans la première boucle. Je me suis fait dépasser par d’autres coureurs me prenant un tour et cela allait continuer jusqu’à mon avant-dernier tour.

Au passage sur la ligne de fin du second tour, je constatai qu’il en restait encore 4 à faire, et psychologiquement ce fut assez désagréable à appréhender d’autant plus que mes douleurs se faisaient de plus en plus présentes et m’empêchaient de courir sereinement. L’arrêt au ravitaillement et au sac pour échanger mon MP3 défaillant par un autre me prit beaucoup de temps mais je devais avoir besoin de ce temps de non course pendant lequel la douleur ne me titillait pas.

35km : 3h51’46 (35’22)

40km : 4h23’53 (32’07)

Passage au marathon : 4h38’34

45km : 4h57’23 (33’30 pour les derniers 5km)

50km : 5h33’33 (36’10)

Passage sur le tapis de pointage puis stand de ravitaillement où je décidais de mettre mes talonnettes en Sorbothane afin de soulager le tendon de plus en plus endolori. Depuis quelques kilomètres, j’avais de beaucoup baissé l’allure et mes temps d’arrêts aux ravitaillements ou postes d’épongeage s’éternisaient. Je restais plus longtemps en profitant pour discuter aussi avec les bénévoles avant de me relancer sur le bitume dur et traumatisant.

55km : 6h11’16 (37’43)

60km : 6h47’36 (36’20) (NB : le premier était en passe de terminer les 100km en 6h49’22)

65km : 7h22’55 (35’19)

J’étais à plus de 7’/km et après un rapide calcul, je me dis que mon objectif de faire moins de 11h avait du plomb dans l’aile. Déjà à mi-course où je comptais 3’33 de retard je m’étais fait une raison car doutant de pouvoir accélérer ou même de maintenir cette cadence de 9km/h.

Tant pis, et pas question d’abandonner, c’est une mauvaise habitude qui devient trop fréquence ces derniers temps.

La fin du 4ème tour fut laborieuse avec deux autres tours à faire encore alors que beaucoup de ceux qui me dépassaient à ce moment n’en avait plus qu’un à faire. Le moral en prenait un coup, mais ça allait me fortifier pour le reste : la fierté d’aller jusqu’au bout, même en 12h, on n’allait pas me la retirer comme ça ! Et cela allait constituer une bonne répétition avant les futures étapes de la Transe Gaule d’août 2010.

Au stand de ravitaillement, je prenais tout mon temps, refaisais le plein de sirop, m’alimentais un peu en prévision des 4 ou 5 prochaines heures.

70km : 8h05’16 (42’21)

75km : 8h44’07 (38’51)

80km : 9h25’34 (41’27)

Ce fut le tour-galère par excellence : plus de 8’/km arrêts compris, mais reconnaissons que je prenais plaisir à flâner afin de retarder le plus possible le moment où il fallait reprendre la douloureuse course. A l’amorce de l’ultime boucle, je décidais de changer de tenue, de ne conserver qu’un seul t-shirt et de ne plus porter mon holster, n’ayant plus que mon petit-sac banane dans lequel je plaçai une petite gourde de sirop et mon portable. L’arrêt aux stands dura plusieurs minutes, pendant lesquelles je bavardais avec des coureurs déjà arrivés, en moins de 10h puis je repris le chemin de mon calvaire.

Je n’étais pas seul sur la route et au loin je pouvais apercevoir mes futurs compagnons de galère que je rattrapais au fur et à mesure des kilomètres. Seule Katia, une néophyte sur la distance, restera à portée de vue, tantôt devant tantôt derrière. Cela faisait trois tours environ que nous faisions l’accordéon et elle finira mieux que moi, sa petite foulée économique et sa bonne gestion de course lui apportant une relative « fraîcheur » sur la fin.

85km : 10h08’50 (43’16)

90km : 10h46’36 (37’46)

Un challenge me motiva pour terminer ces derniers kilomètres : essayer de faire moins de 12h. J’ai eu du mal à le réussir, mais j’y suis parvenu, entraînant dans mon sillage un jeune, dont c’était la première expérience sur la distance, et que j’avais rencontré aux 24h de Rennes où il avait couru les 12h. Je l’ai motivé pour s’accrocher et faire un « moins de 12h » pour son premier 100. Pari gagné. On finit les deux derniers km en 12’19, et le précédent km, je l’avais couru en 6’33.

95km : 11h24’25 (37’49)

100km : 11h58’41 (34’16).

 

En comparaison, lors de ma dernière étape de la TransEurope, longue de 94km, j’avais mis 11h18’41, soit à quelques secondes près, mon temps de passage au km94. Mais là, j’avais à l’époque parcouru plus de 3600km et je sortais d’une sérieuse période de doute et de blessures.

A Chavagnes, j’ai pu retrouver les sensations de lutte contre la douleur, la force mentale pour continuer et aller au bout. J’étais dans la peau d’un débutant et j’ai été bien servi.

En réalité ce fut mon 21ème 100km terminé (je compte trois abandons) et mon 3P (Presque Personal Pire)(*), le RPP (Réel Personal Pire) restant les 100km du Loire Béconnais 2006.

 (*) clin d'oeil à JB et à Philou.

A+Fab****

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 17:34

CR des 24 heures de Rennes 2010.

  C’est avec un grand plaisir que j’ai retrouvé l’ambiance des courses d’ultra quand je suis arrivé sur le site des 24 heures de Rennes. Mais c’est avec un entraînement pas vraiment adapté que j’en ai pris le départ.

  Mon hiver sportif ne fut pas réellement une réussite, j’ai mis plusieurs semaines voire plusieurs mois à essayer de redévelopper un semblant de VMA, ne faisant illusion qu’à travers quelques bonnes séances de piste où le chrono et les sensations m’encourageaient à persévérer.

  Je n’ai pas fait de sorties longues dans l’optique de faire ces 24 heures, préférant d’abord me préparer pour le 10km puis le semi du début du mois de mars, mais avec un kilométrage moyen de 80km par semaine, je pensais avoir un peu plus de caisse au niveau de l’endurance.

  Quelques événements familiaux sont venus bouleverser une partie de cette préparation ainsi qu’un début de douleur au talon que j’ai minimisée à tort sans doute quand elle est apparue courant janvier.

  Mes récentes performances (records de lenteur sur 10km en 45’ et sur semi en 1h39’) me laissaient penser que j’avais perdu beaucoup de ma vitesse de base, et même mes sorties en endurance à 9/9,5km/h ne me donnaient une assez grande marge de manœuvre sur mes 24h.

 

  Donc mon objectif numéro 1 était de prendre le départ en espérant que la douleur ne se réveillerait pas trop rapidement puis de voir au bout de quelques heures si ça allait au niveau du rythme et des sensations. Par la suite, selon mes sensations, je verrais, ayant placé des objectifs-étapes intermédiaires (150km/168km (= 4 marathons)/175km/177km (comme l’an dernier ici)/180/185/190/ jusqu’à mon record, 191km).

  Une incertitude importante pour tout coureur à pied concernait la météo qu’on allait avoir tout au long de ce double tour d’horloge : il était prévu de la pluie et du vent, surtout dans la nuit.

  Le vent on l’a eu dès le début et il a soufflé modérément tout au long des 24h, s’avérant usant à la longue surtout quand on le prenait de face au sortir d’un long faux plat quant à lui abrité. La pluie, il en est tombé deux ou trois fois dans la journée de samedi, mais rien de bien méchant, juste de quoi faire sortir les ponchos ou coupe-vent et de les ranger un quart d’heure après. La nuit fut plus arrosée et a douché beaucoup les ambitions de chacun des coureurs présents sur le circuit.

J’avais prévu large, très large même, au niveau de l’équipement et j’avais comme à mon habitude emporté beaucoup d’affaires de rechange, mais je préfère ça au contraire. En ce qui concerne le ravitaillement, il en a été de même, et aujourd’hui, j’ai des stocks à écouler de barres de céréales, de boissons, de compotes, de gâteaux de riz, de bananes et autres friandises et paquets de chips ou de noix de cajou que je n’ai pas consommés. Il y a d’autres compétitions à venir et j’aurai déjà la base de mes futurs ravitaillements.

Je m’étais quand même bien organisé, ayant préparé mes petites bouteilles de 25cl en assez grand nombre (une vingtaine) pour ne pas avoir à perdre de temps à les remplir pendant la course : je n’avais qu’à passer devant mon emplacement et faire l’échange encore plus rapidement que sur une table de ravitaillement classique. Et quand elles viendraient à toutes être vides, je prendrais alors le temps de me reposer et de les remplir à nouveau.

Autre aspect à ne pas négliger sur ces courses de 24 heures : l’ambiance, les nombreux coureurs qu’on connaît pour les avoir côtoyés sur ce genre d’épreuves ou sur d’autres ultras. Un 24 heures permet de faire la connaissance de tout le monde (athlètes et accompagnateurs, officiels, bénévoles) et de tisser avec certains coureurs des liens d’amitiés ce qui n’est pas tout le temps possible sur une course en ligne où les premiers sont loin devant, les derniers loin derrière et une fois la course terminée, les premiers déjà douchés s’en vont sans forcément se préoccuper des concurrents qui arriveront plus tard. Sur un 24 heures, on double ou on se fait doubler, parfois on marche quelques minutes pour récupérer et on peut alors discuter même si cela ne dure pas longtemps. Il y a toujours un petit mot d’encouragement, tout le monde se respecte. Bien sûr, d’être connu ou reconnu peut par moment venir perturber la préparation juste avant la course : on se disperse et on peut oublier des détails importants.

 

  J’ai omis deux choses pendant ce temps d’avant course sans mettre ça sur le compte des nombreux amis que j’ai revus avec grand plaisir. D’abord, je n’ai pas prévu de sac de rechange à mon stand de ravitaillement, ne pensant pas qu’en pleine nuit j’aurais besoin de me changer dans la salle chauffée ; je croyais que j’aurais pu le faire à l’arrière de ma voiture, mais comme il a plu je me suis retrouvé bien embarrassé. Ensuite, j’ai commis une erreur, celle de ne pas changer de place de stationnement et de laisser mon véhicule sur le parking où l’an dernier j’avais trouvé commode de le garer. Mais cette année, la zone de ravitaillement a été placée 400m avant celle de l’an dernier et pour rejoindre la salle, il fallait soit faire le reste du tour avec son sac de rechange (ce que j’ai fait) soit rebrousser chemin sur cette distance ou emprunter un raccourci avec le risque qu’on nous prenne pour un tricheur quand on en serait reparti. Si j’avais pensé à mettre ma voiture en aval, je n’aurais pas perdu autant de temps en tergiversations (J’y vais ? Je n’y vais pas ?). Lors de la précédente édition, il n’y avait que 50m à faire pour aller au gymnase.

 

Bon, et la course alors ?

 

  Je suis parti avec une tenue légère, short, t-shirt avec le débardeur du club par-dessus, mes gants pour protéger mon doigt toujours convalescent, mes Nike Air Equalon+2 aux pieds, mes deux cardio-fréquencemètres et même pas de petite bouteille à la main !

  J’avais prévu d’enregistrer tous mes temps de passages, à chaque tour avec mon premier Polar, tous les 5 tours avec le second. Et donc quand j’ai vu le temps mis pour effectuer chacun de mes premiers tours et que mes sensations étaient bonnes, j’étais rassuré, d’autant plus que mon talon me laissait tranquille.

Passage au 5ème tour (9,073km) : 57’36’’ (50ème place) (Fc moyenne 122, en dépit d’une petite alerte d’une dizaine de secondes au-dessus de 190).

Passage au 10ème tour (18,203km) : 1h57’43’’ (52ème place) (FC moy 128, maxi 145), ravitaillement rôdé, échange de bouteilles comme prévu.

Passage au 15ème tour (27,333km) : 2h56’47’’ (45ème place) (Fc moy 135, maxi 152), peut-être un peu en surrégime, réveil de la douleur au talon. Mise en mode MP3 et écoute de musique avec mon holster sur le dos. Petit coup de fil à Pascale pour la tenir informée.

Passage au 20ème tour (36,463km) : 4h02’10’’ (46ème place) (FC moy 136, maxi 153), ralentissement pour diminuer les risques d’aggravation de la tendinite.

Passage au 25ème tour (45,593km) : 5h08’29’’ (41ème place) (FC moy 136, maxi 155), avec un arrêt de 4 minutes au ravitaillement pour manger tranquillement assis et pour me reposer.

J’ai tourné à 5 tours à l’heure pendant 3h, j’ai décidé de maintenir une cadence de 4,5 tours à l’heure le plus longtemps possible jusqu’à la première grande pause prévue initialement entre la 6ème et la 8ème heure de course.

 

6ème heure de course où je me dis que c’est râpé pour battre le record du Monde : 5h52’39’’ pour 51,071km (base de 204km). NB : l’an dernier 53,343km en 5h57’37’’.

Arrêt pour recrémer les pieds et changer de chaussettes au début de la 7ème heure, passage d’un autre petit coup de téléphone pour faire le point.

Passage au 30ème tour (54,724km) : 6h33’52’’ (42ème place) (Fc moy 128, maxi 157), la FC en baisse à cause de l’arrêt d’une douzaine de minutes au début du 30ème tour.

Passage au 35ème tour (63,854km) : 7h44’47’’ (46ème place) (FC moy 129, maxi 140). Après 8 heures de course, j’ai fait 36 tours soit 65,680km, je suis sur les bases de 197km si je poursuis comme ça, ce qui m’étonnerait à ce moment de la course. NB : l’an dernier, 67,964km en 7h48’47’’.

Passage au 40ème tour (72,984km) : 8h58’37’’ (39ème place) (FC moy 121, maxi 148), je baisse la cadence et tourne à 4 tours à l’heure, mais je ne m’inquiète pas car je suis dans d’assez bonnes conditions malgré la douleur lancinante au pied. Ma sœur est venue me voir sur le circuit et ça m’a bien fait plaisir, d’autant plus qu’elle m’a rapporté un régime de bananes. J’avais oublié d’en acheter avant la course et c’est le genre d’aliment qui passe bien en ultra.

J’ai fait un tour dans le sous-sol du gymnase pour aller me ravitailler en soupe chaude et casser le goût des aliments qui ne veulent plus passer.

Passage au 45ème tour (82,114km) : 10h23’37’’ (36ème ou 38ème place) (FC moy 115, maxi 135). NB : 9h53’40’’ pour 78,462km, soit environ 79km/10h (bases < 190km).

  Il est maintenant 21 heures passées, je décide de ne pas changer tout de suite entièrement de tenue et de conserver le short. Je change néanmoins de maillot, enfilant un t-shirt en coton par-dessus lequel je mets un sweat-shirt D4, orange fluo, je change de bonnet, de gants, conserve le coupe-vent blanc que j’avais mis déjà depuis un moment. Cet arrêt long de 15 à 20 minutes devrait me permettre de tenir jusqu’à la 14ème heure, c'est-à-dire jusqu’à minuit. Je me branche sur la FM et écoute le reste du match Bordeaux-Marseille. Il y a encore 0-0 et ça ne m’a pas l’air passionnant surtout que les commentateurs ont tendance à être pour Marseille ce qui m’agace à chaque fois. Je vais quand même jusqu’à la fin de la partie que les bordelais vont perdre 3-1 déclenchant une sorte d’hystérie frisant la débilité chez les commentateurs (de toute façon, avec le PSG c’est pareil, ils sont tout aussi barges).

Passage au 50ème tour (91,244km) : 12h03’49’’ (39ème place) (FC moy 104, max 128). NB : l’an dernier, 95,377km en 11h51’11’’).

  La course devient de plus en plus pénible pour moi, la douleur me faisant alterner la course et la marche de plus en plus fréquemment si bien que je suis au-dessous des 4 tours à l’heure.

Je décide de m’arrêter une nouvelle fois au ravitaillement dans le sous-sol et après avoir mangé une assiette de soupe je me dirige vers la salle des kinés. Hélas, il y a une petite file d’attente et je repars pour un tour en me disant qu’au prochain, j’allais avoir de la place. Du coup je perds une dizaine de minutes avant d’effectuer mon tour et de revenir voir les kinés.

Là, je m’arrête environ 30 à 35 minutes, le temps de me faire masser les mollets et « triturer » les pieds et de reprendre une petite assiettée de soupe. Je tiens à franchir la barre symbolique des 100km dès fois que l’envie d’arrêter la course me prendrait. Je fais un tour à vitesse réduite (6,5km/h) pour tester si le travail de la kiné a été efficace, mais comme je souffre encore, au tour suivant je me décide à prendre des affaires sèches à la voiture et à revenir au gymnase me changer. Mais comme je ne veux pas aller à la voiture et revenir sur mes pas, ça ferait deux fois 500m pour du beurre, alors je prends mon sac et je finis le tour en le portant jusqu’à la fin de la boucle en marchant (28’30’’ le tour !!!).

Passage au 55ème tour (100,374km) : 14h10’58’’ (39ème place) (FC moy 90, maxi 111). NB : l’an dernier : 100,859km en 12h44’12’’.

  Je pense à ce moment-là que de me reposer deux ou trois heures m’aideront à repartir et qu’au vu de la perspective kilométrique actuelle je n’ai plus rien à gagner, ni à perdre.

Donc, après 14h39’26’’ et 102,200km de parcourus, je vais me reposer au gymnase où des tapis de gym et des couvertures nous attendent.

  Je me change d’abord pour enfiler des affaires sèches, un nouveau t-shirt, un nouveau sweat-shirt D4, et mon collant. Je m’allonge les pieds surélevés sur une couverture roulée en boule, enfile le bonnet pour faire le noir et je m’endors.

Je me réveille plusieurs fois, mais je suis tellement bien que je décide de prolonger le temps de repos en calculant que si je repars faire les quatre dernières heures, je peux atteindre les 120 voire les 126km (soit 3 marathons, ce qui a plus de gueule vu comme ça, mais qui reste loin des au moins 4 marathons ou 168km que je m’étais fixés). De plus, j’ai l’impression que dehors il flotte à seaux et à regarder autour de moi, je vois plusieurs « bienheureux » qui ont opté comme moi pour le confort douillet d’une salle chauffée et sèche.

Quand je regarde ma montre et que je vois que la course est commencée depuis plus de19h, je décide de me lever et de me préparer à nouveau à affronter le circuit. Cela prend du temps de se recrémer les pieds, de remettre les chaussettes et les chaussures dans lesquelles j’ai placé mes talonnettes de Sorbothane sur les conseils des kinés. Il faut aussi que je me couvre bien car dehors la pluie n’a pas cessé. Je vais tenter mon retour et je verrai bien au bout de quelques minutes l’état général du bonhomme.

Il est 6h30 à la nouvelle heure, celle d’été, et il me reste 4h30 de course. La pluie n’est pas aussi forte que quelques minutes auparavant et les sensations sont excellentes par rapport à ce que je redoutais. Donc je repars plein pot, classé à la 57ème place à ce moment de la course quand je franchis le tapis de pointage : 104,026km en 19h54’29’’. NB : l’an dernier j’en étais à 146,547km. En tout cas, depuis la fin de la 13ème heure de course jusqu’à la fin de la 19ème, je n’ai pratiquement pas augmenté mon score, et une vingtaine de coureurs en ont profité pour me doubler.

Passage au 60ème tour (109,504km) : 20h31’40’’ (57ème position) (FC moy 60, maxi 146) L’arrêt dodo a bien fait baisser la FC. Je suis descendu jusqu’à 38 bpm pendant mon repos. Maintenant, j’enfile les tours en dépassant les coureurs scotchés sur l’anneau, en les encourageant et mon allure est régulière, la douleur a disparu, sans doute provisoirement, je ne me fais pas d’illusion, mais tant que je n’ai pas mal, je fonce … rien à perdre.

Passage au 65ème tour (118,634km) : 21h37’40’’ (53ème place) (FC moy 117, maxi 153), l’objectif se précise et je vise les plus de 130 maintenant. Je ne suis pas souvent dépassé, seuls les coureurs des 12h et certains de la tête de la course des 24h vont plus vite que moi.

Tantôt le temps est sec, tantôt il se remet à bruiner avec des passages de grosse bruine qui ne durent pas, mais le coupe-vent est trempé. Tant pis, pas le temps de m’arrêter, je préfère tracer et grappiller des kilomètres.

Passage au 70ème tour (127,764km) : 22h52’39’’ (51ème place) (FC moy 110, maxi 152), je tourne à 8,5/9km/h en moyenne, mais sachant que je marche de temps à autres, les portions courues le sont à plus de 10km/h.

Je me fixe les 75 tours au final, donc il ne faut pas flâner en route, alors je zappe au maximum les ravitaillements.

Je passe le 75ème tour (136,894km) en 23h56’19’’ (46ème place) (FC moy 121, maxi 130) et mon objectif est d’atteindre les 137,5 et donc de m’arrêter à côté de ma voiture pour poser mon caillou et mon dossard au moment du coup de feu marquant la fin des 24h.

Mes calculs étaient faux, je n’ai fait que 137,458km.

 

Au final, un peu déçu d’avoir été perturbé par ma tendinite au talon (bursite ?) et surtout qu’elle n’est pas en voie de disparition sauf si je … me repose ce qui ne va pas être facile à faire si je veux faire les courses que j’ai prévues en mai.

On verra bien. Mais j’ai été rassuré par ma fin de course. Il m’a aussi manqué une grosse partie de mon entraînement, la plus importante, celle qui concerne le travail à allure spécifique sur des sorties longues de plus de 3 heures.

 

A+Fab****

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27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 23:40

Je suis revenu de Sète mardi 25/08, tout seul en voiture comme un grand, sans besoin d'aide :D . J'ai dit au revoir à Damien (Gourdoda) et Manue qui restent en vacances dans le sud ainsi qu'à Gwen et sa petite famille avec qui je partageais l'emplacement dans le camping de Balaruc.

Avant de revenir plus en détail sur la course, je précise déjà que le moral est bon, la santé aussi si l'on peut dire, en tout cas, je n'ai pas de courbatures (pas assez couru) et peu de bobos, seulement des débuts d'ampoules au bas des talons provoqués par la marche. Il faut dire que je ne m'étais pas entraîné à marcher de longues heures durant et ça, ça fait mal aux pied quand on porte des runnings. Je n'étais pas venu pour marcher ni faire de la randonnée, mais simplement pour courir. Ce qui m'a rendu la course difficile c'est le poids de mon sac à dos (environ 6 kg) dont la lourdeur tenait au fait que j'étais en autonomie totale. J'avais juste placé des bouteilles d'1,5 litre tous les 10km environ.

Chronologiquement, mon périple a commencé jeudi 20/08 à 9h30 quand je suis parti de chez moi en voiture, direction Rodez.
Après un long voyage où j'ai quitté l'autoroute assez tôt (Niort) pour prendre des nationales et des départementales ("Je hais les routes départementales ..." disait Jean Yanne, mais en voiture, je ne les apprécie pas non plus), je suis arrivé à Rodez vers 17h.
Le travail de placement des bouteilles allait commencer. Je pris donc la direction de Sète en suivant scrupuleusement le road-book et trouvai un endroit au bout de 15km où je cachai une bouteille (derrière une barrière de sécurité) en prenant soin de placer des gommettes de couleur et un morceau de rubalise pour que je puisse facilement retrouver l'endroit quand je courrai.
Par la suite, je plaçai des bouteilles environ tous les 10 à 12 km et repérai les villages où je pourrais éventuellement me ravitailler en aliments solides afin de changer des barres de céréales que j'avais prévu d'emporter.
Les paysages traversés étaient magnifiques et me donnaient un aperçu de ce que j'allais vivre le dimanche et le lundi. Mais la chaleur ambiante (36°) m'inquiéta aussi car si on devait avoir cette chaleur lors de la course, ça serait terrible.
La nuit était tombée après un joli coucher de soleil que j'admirai un temps, tout comme les centaines d'adeptes d'un centre de bouddhistes que j'aperçus à flanc de montagne.
Par la suite, la route descendait mais je ne pus prendre celle de la course, déviée pour raison de travaux et dus faire un grand détour pour rejoindre Lodève (km131). Il faisait toujours chaud.
Je passai à Lodève au moment de la finale du 200m de Berlin (21h30 environ) et après avoir dîné je décidai de remonter une partie de la route que je n'avais pu prendre dans l'autre sens, afin de placer un ravitaillement en eau sinon ça m'aurait fait trop long (15km) entre le précédent et la ville.
J'ai continué mon "balisage-ravitaillement" jusqu'à 15km de l'arrivée en me disant qu'à ce moment là de la course, j'aurais des commerces à proximité.
J'arrivai à Sète peu après minuit et allai me stationner sur le parking longue durée de la gare.
J'ai dormi (enfin j'ai plutôt essayé de dormir) dans mon véhicule, mais en raison de la chaleur, de l'exigüité de mon véhicule et des annonces des passages des trains en gare par haut parleur, j'ai somnolé en pointillés.

Le matin, vendredi 21/08, vers 6h30, je préparai mon barda pour rallier Rodez par le train d'abord puis par le car : Sète - Béziers, Béziers - Sévérac le Château, Sévérac le Château - Rodez. Départ 8h18, arrivée 12h47. Et une fois à Rodez, 35° à l'ombre, je devais attendre plus de 3h pour prendre un car pour St Cyprien/Dourdou, lieu de rendez-vous des Mini Mil Killers. Je préférai prendre un taxi afin d'aller prendre une douche au camping dans les meilleurs délais.

Arrivée au camping : 15h. J'y retrouvai d'autres coureurs déjà installés.
La tente montée, la douche prise, je fis une bonne sieste afin de ne pas manquer de sommeil dans deux jours.
Il faisait chaud, mais il y avait de l'air et à l'ombre ça rafraîchissait.

Jusqu'au samedi soir 22/08, le lendemain donc, je me suis bien reposé et j'ai profité d'avoir du temps pour discuter avec les copains (gourdoda, Gwen, et tant d'autres que j'avais plaisir à voir ou revoir).
J'ai aussi vu et revu mon sac à dos afin d'y placer tout ce dont je risquais d'avoir besoin pendant la course que j'avais prévu de faire en autonomie totale. Au bout du compte, le sac semblait peser une tonne et je me doutais que ça n'allait pas être facile de courir avec ça sur le dos, mais je n'avais pas d'autre choix.
JB, l'organisateur, fit le briefing dans le camping, à l'ombre, sous le regard étonné des autres vacanciers qui devaient bien se demander quelle était cette "secte" de personnes habillées en jaune fluo pour certaines (c'est la couleur du TS offert aux participants).

Le jour du départ, le dimanche 23/08, on se donna rendez-vous à St Cyprien devant le Café des Sports pour rejoindre le site du départ (Place St Cyrice à Rodez, au km 800 de la Mil Kil) d'où le top chrono devait être donné à 8h précises, soit exactement 7 jours après le départ de la Mil Kil.
Pendant le trajet (30km) nous avons eu la chance de voir et d'encourager Alex Forestieri qui menait la MilKil. Il lui restait une dizaine de km avant d'atteindre Rodez et il n'aurait pas le temps de nous rattraper avant notre départ. Mais après, qui sait ?

Journalistes, photos, dernières discussions et le départ fut donc donné à 8h.

Dimanche 23 août : 8h00.

JB donne le départ de la Mini Mil'Kil à exactement J+7 de la Mil'Kil, pour synchroniser les temps.
Une longue descente assez pentue de 1500m environ va nous servir d'échauffement et les premières sensations de course sont bonnes : pas de douleur ni au bassin, ni ailleurs, mais le poids de mon sac se fait sentir. Il m'aide à descendre, mais qu'en sera-t-il sur le plat et dans les montées qui s'annoncent nombreuses (3000m de D+ prévus jusqu'à Sète) ?
La météo est au beau fixe, avec un grand soleil, et comme il faisait un peu frais dans la vallée du Dourdou j'espère vivement que la fraîcheur nous accompagne le plus longtemps possible.
Le soleil étant à l'Est le matin, ce n'est pas une nouveauté :wink: , tout le monde va rester à l'ombre des haies en courant sur le côté gauche de la chaussée.
Une première montée, assez raide, va me montrer que mon sac est très (trop) lourd et je suis obligé de piocher un peu pour conserver une allure de course supérieure à mon allure de marche. Nous sommes partis groupés en discutant dans la descente "neutralisée", mais maintenant tout le monde court à son rythme et je me retrouve bien vite parmi les derniers. Pas grave, je sais que la course va durer plus que de raison et que certains sont peut-être partis trop vite et risquent de le payer plus tard.
Vers le km 6,6 nous avons quitté le parcours de la Transe Gaule et je me retrouve alors en pays "inconnu".
J'atteins Flavin (km 8,7) en 1h06', ce qui me donne une idée de mon allure : 7,9km/h. Pas rapide tout ça et déjà je n'aperçois plus personne devant sauf Philippe et Charles avec qui je vais faire un bout de route.
Je n'ai pas très soif et n'ai pas besoin de m'arrêter acheter de quoi manger, ayant pris un petit-déjeuner copieux au camping. Ma première bouteille m'attends au km 14,9 bien cachée et repérable avec des gommettes et de la rubalise. La route monte puis descend maintenant.

La Capelle Viaur, km 13,4 passée en 1h41' (toujours à 8km/h environ de moyenne) , puis le pont sur le Viaur suivi d'une remontée de plus de 4,5km.
Au km 14,9 je m'arrête pour retrouver ma bouteille afin de refaire le plein d'eau et surprise ! Pas de bouteille ! Je m'y prends à plusieurs reprises pour la retrouver, mais hélas elle a disparu. Une farce d'un concurrent ? Un promeneur qui l'a ramassée ? Peut-être a-t-elle glissé et est-elle tombée en contre-bas dans le ruisseau ? En tout cas, me voilà fortement ennuyé et heureusement que les accompagnateurs d'autres coureurs sont dans le coin me proposent de l'eau car j'aurais été bien embarrassé sans eau : ça commence bien ! En plus je perds 10 minutes dans l'histoire.
Le parcours est vallonné, il ne fait pas encore trop chaud, mais je sens que la température monte dès qu'il n'y a plus de haies.
J'espère que ma seconde bouteille sera là.
Je franchis le village de Trémouilles en 2h32' au km 18,8. Ma moyenne est descendue à 7,4km/h. Le paysage est beau, des éoliennes tournent au loin et je sais que je vais bientôt aller les voir de plus près car la route passe à côté.
Mon second ravitaillement se trouve au km 25,6 et avec mes trois compagnons de route (Philippe, Charles et Daniel) je suis tout content de le retrouver sans trop de difficulté. Cette fois la course est lancée !

Le village suivant, Canet de Salars au km 29,3 (4h12'),  est animé. Il y a une brocante ou un vide grenier ou peut-être un vide hangar vu le nombreux matériel agricole entreposé. Il est midi et quart presque et la foule ne se pousse pas vraiment pour nous laisser passer je heurte même un jeune Guignol aviné qui change de direction à chaque pas en lui promettant de revenir lui coller un pain quand j'en aurais fini avec la course et qu'il aura désaoûlé. C'est dire qu'il m'a bien énervé et que je me rends compte que je commence à perdre de ma lucidité en me tracassant sur mes temps de passage à venir. C'est que j'ai prévu d'atteindre certains patelins avant la fermeture des commerces et là, je commence à accumuler du retard sur mes prévisions pourtant pas très rapides.
Je retrouve ma bouteille N°3 à l'entrée de Salles-Curan après avoir admiré les bords du lac de Pareloup où se trouvent des campings.

Salles-Curan, 5h23' de course pour 36,9km. Moyenne : 6,85km/h. J'ai beaucoup marché avec mes compagnons de route et je ne sais pas marcher vite donc du 5km/h ça plombe la moyenne !
Si en plus je m'arrête dans un café-restaurant pour boire deux panachés bien frais, avec Philippe et sa soeur Christine qui l'accompagne en auto), la moyenne va encore chuter. La boulangerie que j'avais repérée l'avant-veille est fermée car j'ai 1h de retard sur mes prévisions. Mais je n'ai pas plus faim que ça et mange mes barres de céréales : j'en ai emporté 18 auxquelles il faut ajouter 6 pâtes de fruits et 6 barres de pâtes d'amandes. Christine me propose une banane que je mange avec plaisir. Après cette pause de 25 minutes, nous repartons et faisons la jonction avec Daniel qui s'était arrêté à l'ombre pour se reposer. Nous marchons plus que nous courons et je commence à ne pas aimer, mais je ne peux assurer un tempo trop rapide en courant au risque de réveiller mes douleurs au bassin qui jusqu'à présent me laissent tranquille.

Maintenant, ça monte dur, nous allons vers le Col de Vernhette (alt 1029m). Un peu avant, il y a un village, Bouloc (7h24' / km 46,9 / moyenne 6,3km/h) où un bistrot est encore ouvert. Je prends un nouveau panaché, me recrème les pieds qui me chauffent un peu, demande de me faire remplir mes bouteilles d'eau fraîche et je repars à la recherche de ma bouteille N°4 que je retrouve facilement. Elle était à l'ombre, donc encore fraîche elle aussi.
Ce nouvel arrêt de 20' va faire encore baisser la moyenne et je crains pour la nuit que je n'ai pas prévu de passer là où je risque d'être quand elle va tomber. Mais il y a le temps, il n'est que 16h quand je passe le Col de Vernhette au km 49,2 en 8h00'. Ma moyenne est de 6,15 km/h : ça baisse, ça baisse, ce n'est plus vraiment de la course et je ne prends pas mon pied pour résumer la situation.
Heureusement qu'au col une surprise va m'attendre : un couple d'Aveyronnais nous klaxonne et s'arrête un peu plus loin. Perdu dans mes pensées je ne le reconnais pas encore et lui non plus d'ailleurs quand soudain j'ai l'étincelle : Jérôme et Marie ! Mes amis de St Cyprien sur Dourdou, ceux qui m'avaient rencontrés sur la Transe Gaule 2006 et que j'ai revus depuis lors de chaque édition. Jérôme est pâtissier et a pris l'excellente habitude de proposer aux coureurs de la TG des flans et des gâteaux énergétiques. Avec ma barbe, ils ne m'ont pas reconnu tout de suite, mais quand ils s'aperçoivent que c'est moi, ils sont tout aussi heureux que moi. Ils me proposent de l'eau pétillante bien fraîche ainsi que des flans et je leur dis que je préfèrerais les prendre plus tard car l'épisode du panaché au café de Bouloc est encore tout frais.
Donc, rendez-vous au prochain village.
Ce sera à Montjaux, au km 54,7 atteint en 8h50' (moyenne 6,20 km/h) après une belle partie de route en descente d'où j'aperçois et admire le viaduc de Millau. Nous sommes entrés dans le Parc Naturel Régional des Grands Causses : c'est très joli et vu mon allure "escargotesque" pour ne pas dire "escargrotesque" j'ai le temps de regarder la vallée.
A Montjaux, nous nous arrêtons avec Philippe et Daniel, rejoints par Claudiane et Marie-Jeanne qui vont repartir assez vite car faisant la Mil Kil en plusieurs étapes (3 jours environ).
Mes amis Jérôme et Marie sont là et nous payent un coup à boire (encore un panaché bien frais pour moi) et m'offrent des flans qui vont apaiser ma faim et compenser ma déception de n'avoir pu me ravitailler dans les précédents villages.
25' plus tard, je dois repartir non sans avoir mis un pansement protecteur à un de mes talons abîmé par trop de marche : je ne suis pas fait pour marcher mais pour courir et donc mes chaussures elles non plus n'apprécient pas ces trop longs moments sans courir. Je commence quand même à boiter et je me demande si cela ne va pas avoir des conséquences fâcheuses dans quelques heures. Je dis au revoir à mes amis et reprends la route essayant de faire la jonction avec Philippe et Daniel ou l'une des filles. Mais tout le monde est trop loin, je ne les aperçois plus alors je file à mon rythme en plein cagnard et je me dis que bientôt je vais aller à la chasse de ma bouteille suivante, la N°5, située près de la borne 33 de la route et repérable par de la rubalise accrochée à un buisson.
Au soleil, une bouteille d'eau chauffe : j'ai le droit à de l'eau chaude, alors je m'arrose avec pour me laver un peu la tête, les jambes et les bras. En courant ça va me rafraîchir peut-être.

Prochaine étape : St Rome de tarn, km 63,5, au bout de cette longue descente depuis le Col de plus de 14km. L'altitude est passée de 1029 à 332m et la fin est plus sinueuse que le début ce qui offre des portions de route à l'ombre. Mais qu'est-ce qu'il fait chaud ! et dire que j'aurais dû passer ici il y a plus de 2 heures maintenant !
St Rome : 10h36' de labeur pour 63,5km : moyenne = 6km/h à peine ! Mes plans nocturnes tombent à l'eau car je ne serai jamais là où j'avais prévu à temps et je redoute une certaine partie du parcours à effectuer en pleine nuit noire tout seul avec ma frontale. Enfin, on verra bien.
A St Rome, je rejoins Philippe et Daniel avec qui je vais au café espérant trouver de quoi me restaurer avant d'attaquer la soirée et la longue remontée vers Roquefort où je sais qu'il n'y a pas de commerces.
Marie-Jeanne, Claudiane et Charles ont arrêté la course provisoirement pour passer la nuit dans le camping du village et mes compagnons et moi décidons après une longue pause d'une heure de repartir sur la route. Jean Benoît est venu nous rejoindre au café et nous informe de l'état des troupes : Gourdoda est passé en 2ème position derrière l'intouchable Vincent qui prépare la Badwater 2010, et certains commencent à avoir des difficultés à se ravitailler à cause de la chaleur de la journée. Ils ne peuvent plus s'alimenter et sont malades, comme Gilles par exemple.

Quand nous repartons, nous rattrapons Gilles qui a fait une pause de 3h pour essayer de reprendre des forces et quand il nous a vus, il était prêt à repartir.
La soirée n'est même pas fraîche, le soleil se couche, il y a un peu d'air, mais pas de quoi se rafraîchir.
Je retrouve ma bouteille N° 6 qui est tiède, mais j'ai encore assez d'eau donc j'en bois un peu et donne le reste à Christine, la soeur de Philippe pour qu'elle la garde pour éventuellement dépanner quelqu'un qui en aurait besoin.
Pour moi, c'est de plus en plus difficile, la marche ayant fait son travail de sape sur mes deux talons, j'ai même mal quand je cours et peu à peu je ressens des douleurs au bassin qui se réveillent en raison de ma foulée inhabituelle.

Dans ma tête, c'est un peu le chaos : vais-je avoir envie de poursuivre la route ? Vais-je profiter du passage à Roquefort (km 78,7)pour m'arrêter dormir sur un banc pour repartir plus tard moins fatigué ?

Avant d'arriver à Roquefort, il y a le village de Lauras à franchir et son giratoire où paissent des moutons (des faux, en métal chromé) : km 75,6 atteint en 13h50' environ soit à la moyenne effarante de 5,46km/h ! Nous avons mis 2h13 pour faire 12,2km mais si l'on ajoute l'heure d'arrêt pendant laquelle le chrono tournait quand même, ça donne une moyenne de moins de 4km/h. A ce rythme là, Sète ne sera même pas atteinte demain soir !
Il fait déjà nuit noire et la route recommence à monter.
Ma bouteille N° 7 se trouve sur une petite aire qui ressemble à un petit parking caillouteux et nous mettons à trois avec nos frontales pour rechercher la rubalise puis la bouteille que je finis par retrouver, tiède encore malgré la nuit.
Allez, encore deux bornes et nous arrivons à Roquefort dont nous apercevons l'éperon rocheux éclairé par des projecteurs.
Roquefort, km 78,7 en 14h28' et moyenne de 5,44km/h. On n'avance pas et la marche m'est de plus en plus pénible, douloureuse même, et les courtes portions de courses ne sont même plus agréables car mon sac à dos pèse encore trop lourd.
J'hésite longtemps avant de choisir entre repartir et affronter la nuit ou rester dormir sur un banc quelques heures, avec les lumières de la ville comme compagnes.

C'est décidé, je repars avec Philippe, Daniel ayant continué à avancer. Nous le retrouvons à la sortie du village; il nous attend car il ne veut pas affronter cette partie du parcours tout seul dans la nuit sombre. A plusieurs, on discute, le temps semble passer plus vite. Mais moi je n'arrive plus à suivre et je me décide peu à peu à terminer l'histoire en arrêtant les frais dès que possible.
Au km 84,7 là où la soeur de Philippe avait garé son véhicule pour l'attendre, je choisis l'option abandon sans trop de frais mais par sécurité. Combien de semaines mettrai-je pour récupérer si je persiste et aggrave mes blessures. Si encore les pieds n'avaient pas été blessés, j'aurais pu continuer en marchant, mais comme c'est la marche qui me les a abimés et que la course est devenue trop douloureuse, je n'ai pas d'autre issue.
A presque minuit, donc, je demande à monter dans la voiture et à abandonner.

Au total, j'aurai "couru" 15h48' pour une distance de 84,7km. Loin, très loin, trop loin de mes attentes. Je pensais pouvoir tenir le 7/7,5 km/h jusqu'à Lodève (km 131) que je voulais atteindre vers 2 h du matin.
C'est raté !

La suite de ma nuit (on est maintenant lundi 24/08) va consister à tenir compagnie à Christine qui va ravitailler son frère tous les 5km (donc toutes les heures) jusqu'à ce qu'on arrive à un endroit où je pourrai prendre un car ou un train pour retourner sur Sète récupérer ma voiture. J'en profite pour ramasser mes bouteilles au fur et à mesure que nous passons à côté d'elles jusqu'à un village où il y a une gare. Hélas, on est lundi et il n'y a pas de train les lundis des vacances. Donc je suis contraint de continuer jusqu'à Lodève. Cela ne me gène pas car j'encourage les gars, mais je suis crevé et j'aimerais tant prendre une bonne douche.
Les deux compères, Philippe et Daniel, vont s'arrêter dormir 4 heures dans un hameau éclairé, sur un petit parking privé, sur l'herbe, emmitouflés dans un duvet ou une couverture de survie. J'ai froid dans la voiture et je sors la mienne pour dormir aussi. Vers 6h, les gars se réveillent et repartent : nous allons les suivre jusqu'à Lodève où je pourrai prendre un car vers Montpellier puis un train pour Sète. C'est Pascale qui me renseigna par téléphone de l'existence de ces lignes et des horaires. Dans la matinée je reçois un coup de fil de Manue, l'amie de gourdoda, qui m'informe qu'il est incapable de continuer, n'arrivant plus à s'alimenter. Il est au km 150 et compte arrêter si ça ne va pas mieux.

Christine me dépose à Lodève à midi et j'ai le temps de manger quelque chose avant de prendre le car pour Montpellier puis le train pour Sète où j'arrive vers 15h. Je récupère ma voiture sur le parking longue durée de la gare, paie 24€ de frais de parking et pars vers le site d'arrivée de la Mil'Kil, sur le Panoramique des Pierres Blanches.
J'y retrouve JB et son équipe ainsi que ... Manue et Gourdoda qui a définitivement abandonné. Il dort sous un arbre, à l'ombre. Chut ! Faut pas le réveiller :wink:

Quelques petites bières après, gourdoda s'étant aussi réveillé, nous partons à la recherche d'un camping. J'en avais repéré deux sur Balaruc avant de partir de chez moi et après avoir tournicoté plusieurs minutes à la recherche du premier en vain, nous trouvons le second terrain, le Mas du Padre, où nous prenons un grand emplacement afin de placer nos deux tentes ainsi que les deux tentes de Gwen et sa petite famille. quand il sera arrivé. Là, il est encore à plus de 25km du but, ce qui fait 5 heures au moins pour s'installer et le voir arriver.

De retour aux Pierres Blanches, le site de l'arrivée, j'ai le plaisir de voir que Philippe B* est arrivé (en 3ème position) et nous discutons. Nous nous installons pour manger. Pas encore servi et voilà Gwen qui est annoncé : nous nous levons pour le voir arriver et le féliciter pour sa 4ème place. Ensuite, nous dînons et je dévore des brochettes de boeuf et de magret de canard, le tout arrosé de bière(s).

Bien fatigués, Gourdoda, Manue et moi décidons de rentrer au camping, mais un autre coureur est annoncé, alors nous l'attendons. Il s'agit de Yannick Dorlé dont j'avais fait la connaissance lors des 24 heures d'Aulnat en novembre 2008. Après l'avoir félicité lui aussi pour son exploit, nous allons enfin nous reposer car la fatigue commence vraiment à se faire sentir, surtout le manque de sommeil.


Mardi 25/08 : il faut rentrer.

Démontage de la tente puis retour sur le l'arrivée où je fais connaissance avec Alex forestieri, vainqueur de la Mil' Kil, arrivé vers 2h du matin et battant son propre record sur la distance en 8j 18h 03' 30". Je revois avec plaisir aussi Christian Efflam, second de la course en 8j 21h 16' 00". Gilbert Codet et Serge Girard sont annoncés dans trop longtemps pour que je puisse attendre leur arrivée, si bien que je reprends la route vers Rezé. Le temps de dire au revoir à tout le monde et je file vers Béziers...

Il est 14h30, je vais arriver vers 20h30 à Rezé.

Bilan du séjour:

1800km en voiture + 400km en transports en commun (train + car + taxi)

84,7km en "courant"

Coût total (transports + bouffe + hébergement + inscription) = 600€

C'est peut-être un peu cher, mais j'avais besoin de ce petit break où j'ai pu rencontrer des personnes avec qui je n'ai pas souvent le temps de discuter et de partager ces moments particuliers liés aux courses d'ultra.


à+Fab****

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28 mars 2009 6 28 /03 /mars /2009 09:24
Suite à la question posée par un futur double circadien, concernant la façon de s'alimenter en course lors de 24 heures, mais ceci est aussi valable pour des grands raids de plusieurs heures, je lui ai répondu et je joins notre discussion :
Ses questions :
"Bonjour
bien que le ravitaillement est personnel, je voudrais avoir des bases pour l'alimentation pendant un 24 Heures
Solide ou pas et à quelle fréquence
Boire peu mais souvent ou tous les 1/2 heure mais en quantité + importante?
je vous remercie
."

Ma réponse :
"Sur un 24h, la longueur du parcours permet de passer à intervalles assez courts devant la table de ravitaillement (de l'ordre de 10' à 15' voire 20' selon les différences de longueurs et les changements de vitesse liés à la baisse de la cadence).
Donc, tu peux compter sur une prise de boisson à chaque tour : eau plate, eau gazeuse, boissons énergétiques, coca ou autres boissons hypersucrées, thé, café...
Tu peux ajouter à ces boissons la soupe qu'on peut te proposer surtout quand la nuit s'est installée et que le froid arrive (ou au moins la sensation de se refroidir).

Pour l'alimentation solide, certains attendent d'avoir faim avant de commencer à manger. Pour ma part, je commence à manger dès la première heure : banane et/ou barre de céréale et/ou chocos vanille et/ou compote en sachet (facile à manger) et/ou gâteaux de semoule ou de riz...
Vient ensuite, et ça dépend des personnes, le moment où plus rien de sucré ne passe, alors je prends de la purée dans laquelle je demande d'ajouter (s'il y en a) du gruyère râpé; on peut préférer ajouter des morceaux de jambon ou grignoter des gâteaux à apéritif tout en dégustant sa purée.

La fréquence de la prise de boissons est, comme je l'ai dit, variable selon les individus, mais au moins une fois par demi-heure est un minimum. Je cours avec une petite bouteille (25 ou 33cl) à la main qui me sert à effectuer plusieurs tours sans devoir stopper net aux ravitos. Avant la course, j'avais préparé une douzaine de bouteilles qui devaient m'assurer mon ravito personnel des 6 premières heures. Je bois environ 3 quarts de litre à 1 litre à l'heure.

La féquence de l'alimentation plus solide, dans laquelle je compte les potages, est moindre. Si le temps d'attente de la préparation et du service est de plus de 5', tu passes ta commande et le tour suivant tu la récupères et la dégustes en marchant. Si la soupe ou la purée sont déjà prêtes, tu récupères le temps qu'on te la serve, tu discutes avec les bénévoles (ça redonne un coup de fouet moral en pleine nuit) et tu repars sans avoir perdu trop de temps. Si tu as prévu tes propres aliments (gâteaux, fruits, riz, etc...) la prise de solide peut se faire une fois par heure si tu ne te goinfres pas à chaque fois et ton organisme aura toujours assez de carburant pour t'emmener plus loin. La nuit, avec la fatigue, la sensation de faim peut être plus grande et tu peux grignoter un petit truc toutes les 15/20'.

J'essaie toujours de me ravitailler de manière régulière :
- en boisson tous les deux tours (à Rennes par exemple dont le tour faisait 1827m), tous les trois tours (à Séné ou à Aulnat où le tour était de 1300m environ);
- en solide tous les 4 à 6 tours.
C'est comme si je me fixais des étapes à atteindre et j'essaie de ne pas me laisser tenter avant d'avoir fait le nombre de tours fixé.

Voilà ce que je peux te dire sur ma façon de procéder.
Tous les coureurs sont différents, tu auras d'autres recettes, le conseil qu'on pourrait te donner est de faire des tests et de ne pas attendre le jour J pour te rendre compte que tu t'es trompé dans ton alimentation
."

à+Fab****
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