6ème étoile ! C’était la récompense prévue à la fin de cette dernière étape. Ce matin, au réveil, il y avait déjà beaucoup d’animation dans la salle, les coureurs les moins rapides devant partir
à 5h et nous, les moins lents tout comme les très rapides, à 6h.
Les préparatifs s’effectuèrent sur le mode « c’est la dernière fois que je fais ceci, ou cela », les rituels qui ne le seront plus dès demain matin où le sommeil prendra fin à la même heure que
pendant la TG. Sans doute que l’esprit sera hésitant entre rêve et réalité : c’est quelle étape aujourd’hui ? Puis viendra la raison qui reprendra le dessus et me remettra dans le bain de
nouveaux préparatifs, ceux pour rentrer chez moi. Pas de crémage des pieds, ni de pansements à mettre sur les zones de frottements, pas besoin de choisir l’équipement ni de déposer dans les
caisses de ravitaillement les différents en-cas…
Notre départ, donné à 6h07, soit précisément une heure après le groupe de fin de classement, s’effectua sous un début de pluie, pas forte, mais rafraîchissant l’atmosphère déjà relativement froid
de ce petit matin. Je descendis les 2 premiers kilomètres sans forcer, sans chercher à m’accrocher à quiconque, je ne voulais pas passer l’étape au taquet, simplement être frais après Narbonne,
là où ça devient chaud dans tous les sens du terme.
La montée du col de Sainte Colombe, en pente assez régulière, sans véritable raidillon, fut agréable mais poussive : pas envie de donner un coup d’accélérateur. Fred Gallais (TG**) m’accompagna
jusqu’au sommet et nous avons bavardé de choses et d’autres (TG, TEFR et autres courses) si bien que le temps passa vite. Comme il est aussi bon grimpeur que modeste descendeur, je le lâchais
rapidement après le col et me retrouvais seul. Ma vitesse oscillait entre 10,5 et 12 km/h, selon la précision des bornes kilométriques et les sensations étaient excellentes. Le passage au
ravitaillement me permit de voir que devant le trou avait été fait et que des coureurs habituellement derrière en profitaient pour jouer les filles de l’air.
Pendant la descente vers Aigues-Vives je dépassais Sigrid, Don et Jean Claude (km 16 à 17) pourtant partis à 5h. un peu après, je reprenais d’autres coureurs avant d’atteindre le ravitaillement
N°2. En en repartant, je dépassais Vincent, sans oublier de l’encourager pour le calvaire qu’il s’apprêtait à vivre. Blessures physiques, mais aussi cassure mentale, la somme des deux pouvait le
faire abandonner à tout moment et j’espérais qu’il s’accroche pour conquérir son étoile de finisher.
Je poursuivais ma promenade et arrivai au ravitaillement N°3 (km34), le dernier avec des bénévoles présents. Je pris ma ceinture porte-bidon en plus des deux bouteilles déjà dans mon sac à dos.
Je préférais prévenir une éventuelle remontée de la température.
Ça devenait difficile, les jambes ne tournaient plus aussi facilement qu’en début d’étape et l’arrivée au canal ne fut même pas un soulagement. Je me fis passer par Laurent Martini puis par Wilma
que je ne cherchais pas à suivre. Le long du canal, ma vitesse avait beaucoup chuté et ma moyenne encore de 10 à l’entrée de Sallèles d’Aude passa à 9,6. Le ravitaillement sauvage à l’épanchoir
de Gaihousty me permit de remplir mes bouteilles, avec de la grenadine et de l’eau. J’allais être tranquille jusqu’à Narbonne, cheminant à l’ombre, croisant des péniches ou des bateaux de
plaisance. Lors de l’arrivée à Narbonne, sur le quai, était installé un nouveau poste de ravitaillement, tenu par des membres de la famille de Daniel Müller. J’avais la possibilité aussi de
rendre une petite visite à Jérôme et à Marie qui tiennent une boutique de chocolaterie pas loin de l’itinéraire. Jérôme était venu hier soir à St Pons me rendre visite. On se connait depuis 2006
quand il était venu me voir avec sa femme au col du Legal, et depuis, tous les ans, il est un fidèle visiteur, qui lors de quelques éditions nous fournissait en flans, gâteaux sport et même en
pain. Un chic garçon qui a lu mes récits qui l’ont fait rêver. Compliment suprême quand il dit que l’été il attend deux événements avec impatience : le Tour et la Transe Gaule.
Après Narbonne, les 17 derniers kilomètres furent assez laborieux, comme pressenti malgré ma prudence. Je me fis rattraper par Thierry et à nous deux nous refîmes notre retard sur Jean Michel. Le
dernier ravito, sauvage, au km62, face au camping, me permit de remplir une dernière fois mes bouteilles et je repartis avec mes deux acolytes. Mais chacun préférant courir à son rythme,
l’arrivée étant trop lointaine, je laissais Thierry partir et m’intercalais entre lu et JM. A 4 km de l’arrivée, je décidais de couper mon effort et de laisser Jean Michel revenir sur moi pour
terminer avec lui, s’il était d’accord. Nous avons donc fait la partie sur la piste cyclable ensemble et avons franchi la ligne d’arrivée sur le sable de la plage de Gruissan, main dans la
main.
13èmes ex-æquo, en 7h26’ environ, j’étais satisfait d’avoir tenu une bonne moyenne (9,6 environ) ce qui au final me rapproche des 9,3km/h.
Les embrassades habituelles à l’arrivée, la fierté d’avoir conquis une sixième étoile de finisher, de terminer dans le top 10 (9ème), je ne réalisais pas tout de suite. Maintenant ça va être
l’heure des récompenses puis du repas de Gaulois (qui sera le barde ? Vincent, il le mériterait pour l’ensemble de la fin de sa TG), et peut-être vais-je réaliser que je vais devoir prendre un
rendez-vous chez mon tatoueur et compléter ma constellation.
A+Fab****** (et oui, il y en a 6 maintenant !)
PS : les potos vont bien, Titi finit 3ème de l'étape et du général, Nadine 13ème au général, JP a bien tourné, Bruno aussi et le Gouzy a su s'arracher pour finir un peu mieux l'étape et conquérir
sa première étoile. Oh que ça me rappelle des souvenirs de 2005 !